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Paris Île-de-France

Crack à Paris: l’impossible cohabitation entre toxicomanes et riverains

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La situation ne s'améliore pas dans le nord-est parisien. Les toxicomanes sont toujours aussi nombreux à fumer du crack dans le jardin d'Eole. Les commerçants et les habitants n'en peuvent plus. Deux réunions ont lieu ce lundi.

Le transfert des toxicomanes de Stalingrad vers les jardins d’Eole depuis la mi-mai n’a rien réglé. Ce secteur entier de la capitale reste gangréné par le trafic et la consommation de crack.

Dans les 18ème et 19ème arrondissements de Paris, le quotidien est devenu invivable pour un certain nombre d'habitants. "Il n'y a pas de jour férié. Le jour où le parc est fermé, ils font ça autour du parc", explique Frédéric Francelle, riverain et porte-parole du Collectif19.

Même mécontentement et même lassitude du côté des commerçants, situés à proximité du parc. "On est obligé nous-mêmes de faire la police. Vous avez les vendeurs de cigarettes, vous avez les crackers. On en a marre", s'agace Mathieu Olivier, gérant d'un restaurant.

Deux réunions ce lundi

Réunis en collectif, les habitants déplorent l’inertie des pouvoirs publics. "Que l'état prenne cette question en charge et que ces gens soient éloignés de l'urbanisation" demande Tarak Sassi, membre du collectif Paris anti-crack.

"Prévention, insertion, intégration. Ces trois mots-là, c'est ce qui manque et c'est ce qui éviterait le développement de la population toxicomane" juge-t-il.

Deux réunions ont lieu ce lundi pour tenter d'endiguer le problème dans la capitale. L’une, à Matignon, en présence des différents ministères impliqués. L'autre avec Anne Hidalgo, quatre maires d'arrondissement du nord-est parisien et des associations. Des collectifs de riverains, qui manifestaient lundi devant la mairie du 18e regrettant de ne pas avoir été conviés, ont par ailleurs été reçu.

À la sortie, la maire de Paris a indiqué fixer une "deadline". D'ici fin-juin, le jardin d'Eole devra être rendu aux habitants.

Opposition à la création de nouvelles salles de shoot

"On dénonce un déni de démocratie", a affirmé Mickaël, riverain situé à côté de la salle de shoot du 10ème arrondissement, sur BFM Paris ce lundi. Il souhaite faire entendre sa voix et expliquer que pour lui, créer des salles de shoot dans Paris intra-muros n'est pas une bonne idée. "Tous les jours sous mes fenêtres, je vois des gens qui se piquent, qui fument du crack".

Cet habitant du 10e arrondissement dénonce par ailleurs le rapport de l'Inserm qui affirme que l'évaluation ne met pas en évidence "de détérioration de la tranquillité publique liée à l'implantation des salles". Une conclusion qui s'explique par la non-prise en compte des actes de deal et de consommation "puisqu'il y a un périmètre de possession de drogue de 300 mètres autour de cette salle", explique ce riverain.

"La police quand elle vient, c'est trop tard, les deals sont déjà passés (...) voire même ils ne se déplacent plus", regrette Mickaël qui demande une présence policière permanente.

La semaine dernière, le ministère de la Santé a indiqué vouloir pérenniser ces salles de shoot.

Alicia Foricher