BFMTV
Syrie

Syrie: les Etats-Unis font un pas de plus vers une action militaire avec la France

Le président américain Barack Obama n'a pas encore pris de "décision finale", ce vendredi..

Le président américain Barack Obama n'a pas encore pris de "décision finale", ce vendredi.. - -

La probabilité d'une intervention militaire en Syrie grandit, alors que les présidents français et américain réaffirment leur détermination à "adresser un message fort" au régime de Damas.

Les Etats-Unis ont mis en avant vendredi le devoir d'agir en Syrie devant l'accumulation des preuves sur la responsabilité du régime dans l'attaque aux armes chimiques du 21 août, Barack Obama évoquant une action "limitée".

Pour évoquer cette éventualité, les présidents Hollande et Obama se sont entretenus au téléphone pendant 45 minutes. Ils ont aussi appelé à "adresser un message fort " au régime de Damas.

Plus tôt, Washington avait expliqué, par la voix du chef de la diplomatie américaine John Kerry avoir la "certitude" de l'implication des forces d'Assad dans l'attaque à l'arme chimique du 21 août dernier. Il ne manque que le feu vert du président Obama pour qu'une opération militaire se concrétise, avec le soutien de France, mais sans celui du Royaume-Uni.

> Un rapport américain prouverait l'implication de Damas dans les attaques chimiques

Selon un rapport du renseignement américain diffusé par la Maison Blanche et disant s'appuyer sur de "multiples" sources, le gouvernement de Bachar al-Assad a eu recours à des gaz neurotoxiques contre des civils syriens. Selon ce même document il est "hautement improbable" qu'elle ait été commise par les rebelles.

Le régime de Bachar al-Assad a, pour sa part, catégoriquement démenti l'utilisation d'armes chimiques.

• L'attaque du 21 août aurait fait plus de 1.400 morts

Ce rapport a été publié vers 19 heures, au moment même où le secrétaire d'Etat John Kerry évoquait une éventuelle action "ciblée" contre le régime de Bachar al-Assad pour le punir de cette attaque. Le chef de la diplomatie américaine a précisé que "l'attaque chimique du 21 a fait 1.429 morts, dont 426 enfants" et l'a qualifiée de "crime contre l'humanité".

• Les USA ne veulent pas réitérer les erreurs commises en Irak

Il a aussi indiqué que les Etats-Unis ne répèteraient pas les erreurs commises en Irak. Le président américain "a dit très clairement que, quelle que soit la décision qu'il prendra sur la Syrie, elle ne ressemblera en rien à l'Afghanistan, l'Irak ou même la Libye. Il n'y aura pas de troupes au sol", a insisté John Kerry.

> Vers une intervention militaire ciblée avec la France

Washington a en outre déclaré pouvoir compter sur des alliés comme la France, la Ligue arabe et l'Australie.

• La France devient le principal allié des Etats-Unis

Le refus de la Grande-Bretagne d'intervenir en Syrie a placé la France en position inédite d'allié principal des Etats-Unis. Mais il n'a rien changé à la position de Paris qui souhaite une action "proportionnée et ferme" contre Damas, a déclaré le président français dans un entretien au journal Le Monde. "Chaque pays est souverain pour participer ou non à une opération. Cela vaut pour le Royaume-Uni comme pour la France", a ajouté François Hollande.

• Un avertissement lancé à d'autres régimes

La question d'une action militaire "va au-delà" de la Syrie, mais doit servir d'avertissement à l'Iran, au Hezbollah ou à la Corée du Nord et montrer que les Etats-Unis ne resteront pas inertes si un jour ils "songeaient à recourir à des armes de destruction massive", selon John Kerry.

"L'histoire nous jugera avec une sévérité extrême si nous fermons les yeux devant le recours gratuit par un dictateur à des armes de destructions massives en dépit de toutes les mises en garde, en dépit de la plus simple décence", a ajouté le secrétaire d'Etat.

> Obama n'a pas encore pris de "décision finale"

Barack Obama, tout en se disant "las" de la guerre, a défendu vendredi la nécessité d'une action des Etats-Unis, même "limitée", pour punir le régime syrien d'avoir tué des centaines de civils à l'arme chimique.

• Obama temporise pour ménager l'opinion américaine

Confronté au scepticisme d'une majorité de l'opinion publique américaine, au forfait du traditionnel allié britannique et à un blocage au Conseil de sécurité de l'ONU, Barack Obama a assuré qu'il n'avait pas encore pris de "décision finale" dans ce dossier. Le dirigeant a cependant précisé que "nous (les Etat-Unis) ne pouvons pas accepter un monde dans lequel des femmes, des enfants et des civils innocents sont gazés".

• Cinq destroyers américains déjà déployés en Méditerranée

"L'armée et mon équipe examinent un ensemble de possibilités", a révélé Barack Obama. Cinq destroyers équipés de missiles de croisière ont déjà été déployés en Méditerranée. "Quoi qu'il arrive, nous n'envisageons pas une action militaire comprenant des soldats au sol et une longue campagne. (...) Nous examinons la possibilité d'une action limitée, étroite", a promis le président, qui avait évoqué mercredi un "coup de semonce" au régime syrien.

Le dirigeant américain a appelé le monde à ne pas être "paralysé" face à la situation en Syrie.

David Namias et AFP