"Le filet d'aide doit devenir un océan": l'ONU appelle à "inonder" Gaza d'aide alimentaire pour éviter la famine

Des Palestiniens portent les sacs de farine qu'ils ont reçus au point de distribution de l'aide distribuée par le Programme alimentaire mondial (PAM) à Khan Yunis, Gaza, le 23 juillet 2025. - Hani Alshaer / ANADOLU / Anadolu
Les agences de l'ONU ont appelé ce mardi 29 juillet à "inonder" d'aide alimentaire la bande de Gaza, menacée d'une "famine généralisée", où le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que la guerre avec Israël avait déjà fait plus de 60.000 morts.
À la faveur d'une pause partielle dans les bombardements annoncée par Israël, de nouvelles cargaisons d'aide humanitaire ont été acheminées mardi dans le territoire palestinien assiégé, jugées insuffisantes par les organisations internationales.
"Le filet d'aide doit devenir un océan", a lancé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Dans les airs, les parachutages de vivres se multiplient, menés par la Jordanie, les Émirats arabes unis et pour la première fois mardi par le Royaume-Uni, tandis que la France a annoncé qu'elle larguerait 40 tonnes d'aide sur Gaza à partir de vendredi.
Sur une plage proche de Deir el-Balah, dans le centre de Gaza, des Palestiniens ont dû se jeter dans la mer pour sauver ce qu'ils pouvaient quand des parachutes sont tombés dans l'eau.
"Vraie famine"
Malgré la pause des combats, la Défense civile a fait état ce mardi de 30 morts dont 12 enfants dans des raids israéliens nocturnes sur le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza.
Pour le Programme Alimentire Mondial (PAM), la catastrophe humanitaire à Gaza rappelle les famines en Éthiopie et au Biafra, au Nigeria, au siècle dernier, et "cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu au cours de ce siècle".
Berlin, Paris et Londres pourraient envoyer la semaine prochaine leurs ministres des Affaires étrangères en Israël, a annoncé mardi le chancelier allemand Friedrich Merz. "Nous partons du principe que le gouvernement israélien est tout à fait disposé à reconnaître qu'il faut maintenant agir", a-t-il dit.
Prenant le contre-pied des affirmations du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump a lui-même affirmé lundi qu'il y avait des signes d'une "vraie famine" à Gaza.
Le bureau de Benjamin Netanyahu a accusé mardi le Hamas de falsifier les bilans et de piller l'aide alimentaire. "Nous autorisons déjà des quantités importantes d'aide humanitaire à entrer à Gaza chaque jour (...) Malheureusement, le Hamas (...) a volé l'aide destinée à la population, souvent en tirant sur des Palestiniens", a-t-il déclaré.
Les parachutages de vivres "ne seront pas suffisants"
Selon l'IPC, les parachutages de vivres autorisés depuis dimanche par Israël "ne seront pas suffisants pour inverser la catastrophe humanitaire".
Entretemps, les autorités israéliennes ont annoncé que l'aide transportée par plus de 200 camions avait été distribuée lundi par l'ONU et des agences humanitaires.
Environ 260 autres camions ont été autorisés à entrer à Gaza, ainsi que quatre camions-citernes de l'ONU transportant du carburant, selon elles.