Guerre à Gaza: Israël intensifie son offensive, au moins 44 morts dans de nouvelles frappes

Une petite fille palestinienne cherche des objets récupérables parmi les débris après qu'une frappe aérienne israélienne a touché l'école Mussa bin Nusseir de l'UNRWA, qui sert d'abri aux personnes ayant quitté leur maison dans le territoire palestinien assiégé, dans le district de Daraj de la ville de Gaza (Palestine), le 20 mai 2025. - Omar AL-QATTAA / AFP
La Défense civile de la bande de Gaza a fait état, ce mardi 20 mai, de la mort de 44 personnes dans de nouveaux bombardements sur le petit territoire palestinien en guerre, où l'armée israélienne intensifie son offensive militaire.
"Les équipes de la Défense civile ont transféré (vers des hôpitaux) au moins 44 morts, en majorité des enfants et des femmes, ainsi que des dizaines de blessés, à la suite de nouveaux massacres commis par l'occupation (...) dans plusieurs zones de la bande de Gaza" depuis 1 heure du matin (minuit heure de Paris), a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours.
Mahmoud Bassal a décompté 8 personnes tuées dans une frappe ayant visé une école servant de refuge à des déplacés à Gaza-ville, 12 morts dans une frappe sur une habitation à Deir el-Balah (centre de la bande de Gaza), 15 morts dans un bombardement sur une station-service à la limite du camp de réfugiés palestiniens de Nousseirat (centre), et de 9 morts dans une frappe sur une habitation dans le camp de réfugiés de Jabalia (nord).
Interrogée par l'AFP sur ces informations, l'armée israélienne n'a fourni aucun commentaire dans l'immédiat.
Après avoir rappelé plusieurs dizaines de milliers de réservistes, Israël a lancé, samedi dernier, une offensive élargie sur l'ensemble de la bande de Gaza, dans le but affiché d'anéantir le Hamas et de récupérer les otages enlevés au premier jour de la guerre, le 7 octobre 2023, lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.
"Les combats sont intenses et nous progressons. Nous prendrons le contrôle de tout le territoire", a affirmé lundi le Premier ministre Benjamin Netanyahu, après avoir autorisé qu'une quantité limitée d'aide humanitaire parvienne à la bande de Gaza après plus de deux mois et demi d'un blocus complet du petit territoire palestinien en proie à une situation humanitaire catastrophique.
"Deux millions de personnes affamées"
Soumis à des pressions de Washington et de plusieurs pays européens, Benjamin Netanyahu a invoqué des "raisons diplomatiques" pour justifier cette décision, critiquée par son ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite.
Mais l'autorisation de passer accordée ce lundi à un nombre très limité de camions transportant entre autres de la nourriture pour bébés est loin d'apaiser les craintes de l'ONU et de nombreuses ONG qui avertissent depuis des mois contre le risque de famine à Gaza.
"C'est de la poudre aux yeux, c'est une façon de dire "oui, on fait rentrer de la nourriture", mais c'est presque symbolique", a dénoncé Claire Nicolet, de Médecins Sans Frontières (MSF).
"Deux millions de personnes sont affamées" à Gaza, alors que des "tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière", a déploré l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Vers un réel cessez-le-feu?
Dans une déclaration commune, le président français Emmanuel Macron, et les Premiers ministres britannique Keir Starmer et canadien Mark Carney ont prévenu qu'ils ne resteraient "pas les bras croisés" face aux "actions scandaleuses" du gouvernement Netanyahu à Gaza.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 57 sont toujours dans la bande de Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
La campagne de représailles militaires israéliennes a fait au moins 53.486 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.