"Gaza n'est pas un territoire vide": Macron s'oppose au projet de Trump pour l'enclave palestinienne

Emmanuel Macron lors d'une interview à CNN, diffusée le 11 février 2025. - BFMTV
Une proposition qui n'en finit plus de scandaliser. Dans une interview diffusée mardi 11 février par CNN, le président de la République Emmanuel Macron a réagi à la proposition faite par son homologue américain, Donald Trump, qui a suggéré la semaine dernière que les États-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza pour la vider de sa population, afin d'en faire "la Côte d'Azur du Moyen-Orient."
"Gaza n'est pas un territoire vide, mais une terre où deux millions de personnes vivent et veulent vivre. On ne peut pas dire à deux millions de personnes: 'ok, maintenant devinez quoi? Vous allez bouger'", a dit le chef d'État lors de cet entretien enregistré le 6 février à l'Élysée.
Réponse humanitaire
Selon Emmanuel Macron, "la bonne réponse n’est pas une opération immobilière, c’est une opération politique" qui doit respecter "la volonté du peuple palestinien d'avoir un État." Il a également appelé au "respect" de l'Égypte et de la Jordanie, "ces pays souverains", cités par Donald Trump pour accueillir les habitants de la bande de Gaza.
"La réponse adéquate est de sauver les civils. Nous sommes aujourd'hui dans une situation humanitaire, nous avons donc un cessez-le-feu, nous devons le préserver. Nous devons rétablir les opérations humanitaires et sauver le plus grand nombre de personnes possible", a-t-il insisté.
En ce qui concerne l'opération militaire israélienne débutée après les attentats du 7 octobre 2023, Emmanuel Macron a également fait part de sa désapprobation.
"J’ai toujours réitéré mon désaccord avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Je ne crois pas, une fois de plus, qu’une opération aussi massive visant parfois des civils soit la bonne réponse", a assuré le chef de l'État, tout en précisant être "très attaché au droit d'Israël à vivre en paix et en sécurité dans cette région."
Projet "à long terme"
Mardi 4 février, Donald Trump a déclaré vouloir "prendre le contrôle de la bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec."
"Nous en prendrons possession et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n'ont pas explosé et de toutes les armes", a-t-il ajouté, soulignant que les États-Unis allaient "aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits".
Il ne s'est pas épanché sur la manière dont il comptait le faire, parlant d'un projet "à long terme", mais il a dit avoir parlé à d'autres pays dans la région qui ont "adoré" l'idée.
"Ce n'est pas une décision prise à la légère", a-t-il ajouté, répétant son vœu de faire de Gaza la "Côte d'Azur du Moyen-Orient".
Le président américain avait déjà suscité une vague d'indignation internationale en proposant de faire "tout simplement le ménage" dans la bande de Gaza et de transférer ses habitants dans des lieux "plus sûrs" comme l'Égypte ou la Jordanie, hostiles à l'idée.