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Iran

L'Iran juge "sans fondement" les propos d'Emmanuel Macron sur son rôle au Moyen-Orient

Le président français Emmanuel Macron. Paris, janvier 2025. (Photo d'illustration)

Le président français Emmanuel Macron. Paris, janvier 2025. (Photo d'illustration) - Ludovic MARIN / POOL / AFP

Téhéran a réagi ce mercredi aux déclarations du chef de l'État français, qui, en début de semaine, avait qualifié l'Iran de "principal défi stratégique et sécuritaire" au Moyen-Orient.

L'Iran a jugé "sans fondement", ce mercredi 8 janvier, les propos du président français Emmanuel Macron qualifiant le pays de "principal défi stratégique et sécuritaire" au Moyen-Orient.

Les commentaires d'Emmanuel Macron sont "sans fondement, contradictoires et spéculatifs", a déclaré ce mercredi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, appelant la France à "reconsidérer ses approches non-constructives pour la paix et la stabilité" dans la région, et a également jugé "trompeuses" les déclarations d'Emmanuel Macron sur le programme nucléaire iranien.

Ce programme est "pacifique et s'inscrit dans le cadre du droit international", a affirmé Esmaeil Baqaei.

Un dialogue avec les États-Unis au sujet du nucléaire iranien prochainement "réengagé"

"L'Iran, c'est le principal défi stratégique et sécuritaire pour la France, les Européens, toute la région et bien au-delà", a déclaré Emmanuel Macron lundi 6 janvier devant les ambassadeurs français réunis à l'Élysée. "L'accélération de son programme nucléaire nous amène tout près du point de rupture", a-t-il poursuivi, indiquant que l'Iran sera une question prioritaire dans le dialogue qu'il engagera avec le futur président américain Donald Trump.

Emmanuel Macron a, en outre, dénoncé l'implication de Téhéran "dans la guerre de la Russie contre l'Ukraine", son "soutien aux groupes dangereux sur tous les terrains de confrontation au Moyen-Orient" ou encore "ses tentatives de déploiement en Afrique". "Dans ce contexte, la question iranienne est sans doute l'une des principales sur lesquelles nous allons réengager le dialogue avec la nouvelle administration américaine", a-t-il conclu.

L'Iran a toujours nié avoir l'intention de développer des armes atomiques. Mais il est le seul État non doté d'armes nucléaires à posséder de l'uranium enrichi à 60%, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Ce niveau d'enrichissement est proche des 90% nécessaires à la fabrication d'une bombe atomique.

Les tensions autour du programme nucléaire iranien sont montées en flèche pendant le premier mandat de Donald Trump à la Maison Blanche, quand les États-Unis se sont retirés d'un accord historique conclu en 2015 qui offrait à Téhéran un allègement des sanctions en échange d'une limitation de ses ambitions nucléaires.

L'Iran a adhéré à l'accord jusqu'au retrait de Washington en 2018, puis a commencé à revenir sur ses engagements. Il doit tenir des négociations nucléaires avec la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne le 13 janvier en Suisse, moins de deux mois après avoir discrètement discuté avec des représentants de ces trois pays à Genève.

C.D. avec AFP