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"Zelensky veut-il vraiment la paix?": des Russes sceptiques face aux tractations avec l'Ukraine

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Des Russes rencontrés par BFMTV confient leur envie de voir la guerre se terminer, sans jamais se risquer à critiquer l'invasion lancée par leur président Vladimir Poutine.

Les Russes eux aussi dans l'attente. En banlieue de Moscou, des habitants réagissent aux efforts diplomatiques déployés pour aboutir à un cessez-le-feu en Ukraine après plus de trois ans de guerre. Sceptiques quant à une potentielle paix, la plupart des personnes rencontrées par BFMTV reprennent à leur compte le récit du Kremlin selon lequel l'Ukraine et ses alliés sont responsables de l'échec des négociations.

"Vous les Européens, arrêtez de fournir des armes"

"Notre président a déjà proposé plusieurs trêves. Mais à chaque fois, l'Ukraine ne les respecte pas", dénonce une femme. "On est prêt à discuter de la paix, mais Zelensky la veut-il vraiment?", interroge une autre.

"C'est très simple d'arrêter la guerre, vous les Européens, arrêtez de fournir des armes à l'Ukraine", lance un Russe.

Dans ce pays où s'opposer à "l'opération militaire spéciale", même pacifiquement, est sanctionné de lourdes peines de prison, aucun ne se risque à critiquer la stratégie de leur président Vladimir Poutine.

Une jeune mère de famille exprime malgré tout une lassitude: "Tout ce que j'espère, c'est que la guerre se termine enfin".

Ultimatum de Kiev et ses alliés

L'Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les États-Unis, ont adressé un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours à partir de ce lundi 12 mai, faute de quoi la Russie s'exposerait à de nouvelles "sanctions massives".

Sans répondre directement à l'ultimatum des alliés de Kiev, le président russe Vladimir Poutine s'est dit prêt "à des négociations sans aucune condition préalable" et a proposé de les entamer dès jeudi à Istanbul. Le prenant au mot, Volodymyr Zelensky a invité dimanche son homologue à le rencontrer "personnellement" jeudi à Istanbul.

Le président américain Donald Trump a lui exhorté dimanche l'Ukraine et la Russie à se rencontrer "immédiatement", sans attendre un cessez-le-feu.

Jérémy Normand et Clément Granon avec François Blanchard