Syrie: Obama marque des points au Congrès en agitant la menace iranienne

De gauche à droite, John Boehner, Barack Obama et Nancy Pelosi. - -
L'éventuelle intervention américaine en Syrie prend forme alors qu'un front uni unissant Républicains et Démocrates se dessine. Le gouvernement américain a marqué des points dans sa campagne visant à convaincre le Congrès du bien-fondé d'une intervention militaire en Syrie, en pointant la menace iranienne.
Fait nouveau, John Boehner, le président républicain de la Chambre des représentants et principal adversaire politique d'Obama s'est rallié à la position du gouvernement démocrate. Cette nouvelle donne pourrait avoir son influence dans les débats qui vont s'ouvrir, ce mercredi en France, devant l'Assemblée nationale et le Sénat.
Une possible résolution du Congrès dès la semaine prochaine?
Peu avant son départ pour la Suède mardi soir, le président américain Barack Obama s'était dit confiant quant à l'issue d'un vote par les parlementaires américains, peut-être dès la semaine prochaine, d'une résolution l'autorisant à frapper le régime du président syrien Bachar al-Assad, en représailles de l'utilisation présumée d'armes chimiques.
Pour satisfaire les plus réticents d'entre eux, une nouvelle résolution a été élaborée au Sénat américain limitant toute intervention en Syrie à 60 jours, avec la possibilité d'une extension à 90 jours, et interdisant au président de déployer des soldats américains dans le "but d'opérations de combat" en Syrie, un vocabulaire qui laisse la possibilité d'opérations pour secourir des pilotes américains, par exemple. Une commission du Sénat votera sur ce nouveau texte ce mercredi soir.
Le principal adversaire d'Obama lui apporte son soutien
L'issue des votes la semaine prochaine dans les deux chambres du Congrès restait pourtant incertaine, même si Barack Obama a engrangé mardi le soutien clé de son principal adversaire politique, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner.
Barack Obama a une nouvelle fois mis l'accent sur le fait que toute intervention en Syrie serait "limitée" et "proportionnelle". "Cela n'implique pas de troupes au sol, ce n'est pas l'Irak, ce n'est pas l'Afghanistan", a-t-il souligné. "Ce n'est pas le moment d'être isolationniste dans un fauteuil. Ce n'est pas le moment d'être spectateur d'un massacre", a lancé de son côté le chef de la diplomatie John Kerry lors d'une audition très médiatisée au Sénat américain, avertissant que l'inaction était bien plus risquée qu'une intervention.
Quand la menace du nucléaire iranien se rappelle au souvenir des "Congressmen"
"L'Iran espère que vous regardez de l'autre côté", a-t-il prévenu, en évoquant le dossier du nucléaire iranien. "Notre inaction lui donnerait certainement la possibilité au mieux de se tromper sur nos intentions, quand ce ne serait pas de les mettre à l'épreuve", a-t-il ajouté, en citant aussi le Hezbollah et la Corée du Nord.
L'opinion américaine, tout comme les élus, restait encore à convaincre. Selon un sondage ABC News/Washington Post publié mardi, 59% des Américains s'opposent à des frappes par missiles de croisière en Syrie, tandis que 48% se disaient opposés (29% favorables) dans une autre enquête, de l'institut Pew.