BFMTV
Algérie
Alerte info

Agents expulsés en Algérie: Barrot déplore une "décision très regrettable qui ne sera pas sans conséquence"

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 17 février 2025.

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 17 février 2025. - Ludovic MARIN / AFP

La décision de l'Algérie d'expulser douze fonctionnaires français de son territoire est "regrettable" et "ne sera pas sans conséquence", prévient le chef de la diplomatie française.

Après une courte accalmie, les tensions repartent de plus belle entre la France et l'Algérie, après l'annonce de la décision des autorités algériennes d'expulser douze fonctionnaires français, notamment du ministère de l'Intérieur, au risque de représailles.

Vendredi, trois hommes, dont l'un employé de l'un des consulats d'Algérie en France, ont été mis en examen à Paris notamment pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français.

Pour le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, invité sur France 2 ce mardi 15 avril, ces deux affaires "n'ont rien à voir": "la justice est indépendante et les procédures judiciaires (les trois hommes mis en examen NDLR.) n'ont rien à voir avec la relation entre deux gouvernements."

"Les autorités algériennes ont décidé de réagir à cette procédure judiciaire indépendante en expulsant douze fonctionnaires français. C'est une décision qui est très regrettable, qui ne sera pas sans conséquence et qui compromet le dialogue que nous avions amorcé", assure le ministre.

"Prêts à agir"

"Si l'Algérie persiste à vouloir expulser ces douze fonctionnaires français, qui avaient 48 heures pour quitter le territoire algérien, alors oui, nous n'aurons d'autres choix que de prendre des mesures similaires", prévient sur France 2 Jean-Noël Barrot.

"Nous sommes prêts à agir, nous sommes prêts à prendre des mesures similaires. Il reste quelques heures aux autorités algériennes pour revenir sur leur décision qui est très regrettable", ajoute-t-il.

Selon l'Algérie, c'est Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, qui porte "la responsabilité entière" de ce regain de tensions entre Alger et Paris. Mais pour Jean-Noël Barrot, le locataire de Beauvau "n'a rien à voir avec cette affaire judiciaire. La justice est indépendante, c'est une procédure judiciaire qui a été engagée depuis des mois et qui n'a rien à voir avec le dialogue que nous avons réinitié il y a quelques semaines avec le gouvernement algérien".

Pourquoi les autorités algériennes demandent-elles à 12 agents de l’ambassade de France de quitter leur territoire?
Pourquoi les autorités algériennes demandent-elles à 12 agents de l’ambassade de France de quitter leur territoire?
3:08

Une ligne de défense du ministre de l'Intérieur sur laquelle Gérald Darmanin, garde des Sceaux, le rejoint ce mardi sur RTL, en affirmant que "les insultes et les attaques personnelles par lesquelles sont visées le ministre de l’Intérieur sont indignes de la part de l’Algérie."

S'il assure que "le contact n'est pas rompu", le chef de la diplomatie française "souhaite que les autorités algériennes reviennent sur leur décision." Mais "si elles font le choix de l'escalade, nous répondrons avec la plus grande fermeté".

Lucie Valais Journaliste BFMTV