Gilets jaunes: Lyon, Bordeaux, Paris... Où les manifestations sont-elles interdites samedi?

Des interdictions de manifester ont été prises à Paris, Lyon, Bordeaux ou encore Toulouse. - SEBASTIEN BOZON / AFP
La 23e journée de mobilisation des gilets jaunes samedi est de nouveau marquée par des interdictions de manifester. Depuis plusieurs semaines, les gilets jaunes ont multiplié les appels sur les réseaux sociaux à un "ultimatum 2", en référence à la première journée du même nom marquée par des violences sur les Champs-Elysées.
"Plus de 60.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dans toute la France pour accomplir leur mission: assurer la sécurité des Français et garantir la liberté de manifester sans danger", a affirmé Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur lors d'une conférence de presse.
Selon le ministre, les "casseurs se sont à nouveau donné rendez-vous demain, dans certaines villes de France, à Toulouse, à Montpellier, à Bordeaux et en particulier à Paris". Ces villes, et d'autres, sont concernées par les interdictions de manifester.
- Paris
Les manifestations seront interdites samedi aux abords de Notre-Dame-de-Paris, après l'incendie de la cathédrale, a annoncé jeudi la préfecture de police. L'interdiction de manifester sera en vigueur toute la journée, dans un périmètre qui comprend essentiellement l'île de la Cité, sur laquelle se trouve la cathédrale, et ses abords immédiats sur la rive gauche de Paris, a expliqué la préfecture dans un communiqué.
Comme chaque samedi depuis plusieurs semaines, les Champs-Élysées et les abords du palais de l'Élysée seront également interdits à la manifestation.

La décision concernant les abords de Notre-Dame a été prise car "aucune manifestation revendicative ne saurait se tenir aux abords" du périmètre d'interdiction mis en place après l'incendie "pour des raisons de sécurité" et pour assurer la sécurisation de l'édifice. La préfecture a également justifié sa décision car "certains appels invitent à des rassemblements, rendez-vous ou fins de parcours à proximité de la cathédrale".
- Bordeaux
Comme pour les précédentes semaines, le centre-ville de Bordeaux sera interdit aux manifestants des gilets jaunes. "Les rassemblements qui se sont tenus depuis le 24 novembre 2018 sur la commune de Bordeaux ont été le théâtre d'affrontements violents avec les forces de l'ordre", justifie la préfète dans son arrêté, qui évoque également "de nouveaux appels à manifestation", qui "laissent craindre la présence de manifestants violents et armés".
La préfecture a par ailleurs pris des mesures de police administrative "pour réglementer la vente, le transport et l'utilisation d'artifices de divertissement, de carburants, d'acides et produits inflammables ou chimiques", de vendredi jusqu'à dimanche, dans la métropole bordelaise.
- Nantes
La préfecture de Loire-Atlantique a interdit vendredi les manifestations de gilets jaunes non-déclarées dans le centre-ville de Nantes. Des "individus radicaux" sont "susceptibles de mener des actions violentes", préviennent les autorités.
"Le droit de manifester n'est pas celui de casser, de dégrader ou de vandaliser. La puissance publique ne cédera pas face à la violence", a déclaré Claude d'Harcourt, le préfet, rappelant que, depuis le début du mouvement, les manifestations ont donné lieu à 195 interpellations et fait 52 blessés parmi les forces de l'ordre.
- Rouen
Pour le cinquième samedi d'affilé, la préfecture de Seine-Maritime a pris un arrêté interdisant les manifestations dans le centre-ville de Rouen. "La perspective d'un rassemblement à Rouen, et les troubles à l'ordre public survenus lors des précédentes manifestations" justifient cette décision, selon les autorités.
Par ailleurs, le rond-point des Vaches, à Saint-Etienne-du-Rouvray, dans le sud de Rouen, a également été interdit entre samedi et mercredi 24 avril.
- Caen
Dans le Calvados, le préfet a décidé de renouveler l'interdiction de manifester dans le centre-ville de Caen pour le troisième samedi consécutif, entre 9h et 23h. L'arrêté précise que les précédentes interdictions ont permis "de préserver le centre-ville", sans "aucune dégradation".
- Lyon
A Lyon, le préfet a décidé d'interdire les manifestations dans le centre-ville, sur une grande partie de la presqu'île, entre 12h et 20h, "afin de concilier ordre public, liberté de manifester, liberté d’aller et venir et liberté de commercer".
Les autorités rappellent que les manifestants qui ne respecteraient pas l'interdiction s'exposent à une contravention de 135 euros.
- Toulouse
Place forte du mouvement des gilets jaunes pendant de longues semaine, la ville de Toulouse n'échappe pas à une cinquième interdiction de manifester consécutive. La place du Capitole est ainsi interdite aux manifestants de 10h à 21h. Les autorités ont prévenu qu'elles appliqueront les dispositions de la loi anticasseurs, rapporte La Dépêche du Midi.
"Le dispositif encadrant la manifestation a été substantiellement renforcé par des forces mobiles", précise la préfecture dans un communiqué.