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Santé

Vers une vague Omicron à l'hôpital? Pour le Pr Mégarbane, "si le 20 janvier, il ne s'est rien passé, il ne se passera rien"

Dans l'unité Covid de l'hôpital Pasteur de Nice, en France, le 25 février 2021

Dans l'unité Covid de l'hôpital Pasteur de Nice, en France, le 25 février 2021 - Valery HACHE © 2019 AFP

Etudes scientifiques, avis des autorités sanitaires et politiques: l'heure est à l'optimisme autour du variant Omicron. Celui-ci s'avère aussi contagieux que relativement bénin. Dans Le Parisien ce mardi, un praticien livre ses motifs d'espoir, notamment sur les effets de la vague Omicron à l'hôpital.

Détecté pour la première fois en Afrique du Sud en novembre, le variant Omicron est désormais mieux connu. Les études scientifiques se succèdent, rendant toutes la même sentence: plus contagieux que Delta, il s'avère moins dangereux. Cette diffusion galopante - le variant Omicron est désormais majoritaire en France - couplée à sa forme moins virulente, doit favoriser une solide immunité collective. C'est ce qui a conduit le ministre de la Santé, Olivier Véran, à espérer dimanche dans le JDD qu'il s'agisse "peut-être de la dernière vague".

Et, ce mardi, dans les colonnes du Parisien, un praticien tire de son expérience personnelle de quoi nourrir cet optimisme.

"Si le 20 janvier, il ne s’est rien passé à l’hôpital, il ne se passera globalement rien", déclare ainsi le professeur Bruno Mégarbane, chef du service de réanimation de l’hôpital Lariboisière.

Décalage de 10 à 12 jours

Selon Bruno Mégarbane, donc, Omicron ne provoque pas d'afflux massif dans les hôpitaux et il ne resterait qu'une quinzaine de jours à patienter pour être définitivement fixés sur sa gravité. Il explique ce délai par trois facteurs incitant encore à la prudence.

"Il y a un décalage de dix à douze jours entre les contaminations et les admissions en réanimation", explique-t-il. Selon lui, le public touché en premier lieu est loin d'être le plus vulnérable.

"Au début des vagues, ce sont les personnes les plus jeunes, les plus mobiles, qui se contaminent, généralement des gens âgés de 20-40 ans, donc moins à risque d’arriver en réa. Ces gens voient des personnes plus à risque ou non vaccinées qui étaient autoconfinées et les contaminent", résume Bruno Mégarbane.

Un dernier élément qui retardera d'autant l'heure des certitudes. "Dans ce cas, on a encore un décalage de quinze jours. On pourra dire définitivement qu’il n’y aura pas de vague hospitalière quasi un mois après le début de la vague de contaminations", fait-il valoir.

"Pour l'instant, on ne voit pas arriver Omicron à l'hôpital"

Autour du 20 janvier donc. Mais, en tout état de cause, les données hospitalières sont pour le moment au beau fixe.

"Au vu du nombre de contaminations et grâce au recul de la semaine, on peut dire que, pour l’instant, on ne voit pas arriver Omicron à l’hôpital. Ce n’est pas non plus l’afflux en médecine. Donc, il y a plutôt des signes encourageants pour dire qu’il ne va pas se passer quelque chose d’inquiétant", confie Bruno Mégarbane au Parisien.

En tant que chef d'un service de réanimation d'Île-de-France - soit la région la plus touchée par la cinquième vague à ce stade - le professeur est bien placé pour le mesurer. "Le service réanimation de Lariboisière est assez représentatif de ce qui se passe à Paris, on draine le nord de la capitale, ni la région la plus vaccinée ni la plus attentive aux mesures barrières", explique-t-il.

Or, "aujourd’hui", il n'a "pas de patient Omicron en réanimation", remarque-t-il, avant d'enchaîner: "Le seul que nous avons eu est sorti très rapidement. Tous nos patients sont de la vague Delta". "On note en Île-de-France une décélération des contaminations au Delta, Omicron a pris le dessus. Or, depuis trois jours, je n’ai eu aucun entrant dans mon service, ce qui est assez étonnant".

Une quinzaine de jours pour obtenir des garanties sur les effets d'Omicron et peut-être deux mois pour retrouver une vie normale. Tel est en tout cas le rendez-vous donné par Tyra Grove Krause, éminente épidémiologiste danoise, ce lundi.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV