Rendez-vous chez l'ophtalmologue: les délais d'attente poursuivent leur baisse

Prendre un rendez-vous chez l'ophtalmologue est devenu plus simple. C'est ce qu'en conclut l'enquête dévoilée ce jeudi 16 octobre par le Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF). Selon ce rapport, les délais d'attente sont encore en baisse.

Bonne nouvelle. Les délais de rendez-vous chez un ophtalmologue sont en forte baisse, confirmant la tendance favorable de ces dernières années. Alors que le délai médian pour une consultation prise par téléphone ou Internet chez un professionnel des yeux était de 66 jours en 2017, l'attente est passée à 18 jours en 2025, soit une diminution de 70%.

"Plus marquant encore, les rendez-vous pris en ligne affichent un délai médian de seulement 16 jours", se félicite le Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF), qui publie son rapport ce jeudi 16 octobre. "Les prises de rendez-vous en ligne raccourcissent les délais de plusieurs jours en moyenne et offrent une visibilité immédiate sur l’offre disponible", commente l'enquête. En cinq ans, le nombre de sites internet permettant une prise de rendez-vous en ophtalmologie a augmenté de 51%.

"Doctolib représente 90% des sites Internet pour la prise de rendez-vous en ophtalmologie", note le rapport du SNOF.

La Normandie, l'Occitanie et la Bretagne sont les régions où les délais d'attente pour un contrôle périodique ont le plus diminué depuis 2019. Seules la Bourgogne-Franche-Comté et la Corse ont vu ce temps d'attente augmenter de plusieurs jours. Parmi les plus grandes villes de France, Toulouse, Montpellier et Lyon sont celles qui ont connu la plus importante diminution des délais en six ans.

Avant 2017, la forte demande des patients (vieillissement, augmentation des maladies chroniques, rattrapage post-Covid...) conjuguée aux nombreux départs à la retraite des ophtalmologues rendait les délais beaucoup plus longs entre la prise de rendez-vous et la consultation. De plus, le rapport précise qu'une centaine de cabinets ophtalmiques frauduleux ont été suspendus par l'État depuis 2023, obligeant les patients à "se reporter sur des cabinets existants". Cette réorganisation de la patientèle dans certains territoires a donc davantage amplifié la pression sur les délais d'attente.

Travail aidé, consultations extérieures...

Pour faire face au manque de médecins, plusieurs ophtalmologues ont accepté de repousser la fin de leur carrière, explique Vincent Dedes, président du SNOF, pour BFMTV. "Nous avons aussi développé le travail aidé", poursuit-il. Cette démarche vise à déléguer certaines tâches aux orthoptistes, opticiens ou assistants médicaux afin de soulager la charge de travail des ophtalmologues.

Concrètement, ces professionnels, qui n'ont pas les compétences médicales nécessaires pour établir un diagnostic, peuvent par exemple réaliser différents dépistages ou un renouvellement optique. Aujourd'hui, 85% des ophtalmologues exercent de cette manière. Cette aide leur permet de se concentrer uniquement sur l'aspect médical de la visite.

"Les délais d’attente ont été divisés par deux en huit ans et 78% des rendez-vous téléphoniques sont désormais obtenus. Ces progrès montrent que nous avons franchi un cap démographique et organisationnel", loue le président du SNOF.

L'objectif de Vincent Dedes est clair, il veut "favoriser l'accès aux ophtalmologues sur tout le territoire". Pour y parvenir, le président du Syndicat National des Ophtalmologistes de France explique qu'une fois par semaine, 15% de ces professionnels des yeux quittent leur cabinet principal en ville pour consulter dans un cabinet plus "reculé", généralement situé dans de plus petites communes. Cette alternance entre deux sites a permis de créer 650 cabinets en plus, indique-t-il.

L'invité du Morning : Erreurs médicales, un ophtalmologue marseillais visé - 01/10

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6.800 ophtalmologues d'ici 2030

Aujourd'hui, la profession compte quelque 6.000 ophtalmologues dans toute la France. Et Vincent Dedes n'a pas caché sa satisfaction quant à l'avenir du métier. "On va connaître un effondrement du nombre de départs à la retraite", avance le président du SNOF.

La profession devrait ainsi enregistrer un solde positif de 50 spécialistes de la vision, c'est-à-dire que le nombre de départs à la retraite serait inférieur au nombre d'arrivées. De fait, le nombre d'ophtalmologues va peu à peu gonfler, jusqu'à atteindre entre 6.700 et 6.800 professionnels d'ici 2030.

Pour demain, le Syndicat National des Ophtalmologistes veut "renforcer la place des orthoptistes et assistants médicaux, valoriser le rôle des opticiens dans le suivi et le renouvellement des corrections visuelles ou encore généraliser les plateformes de prise de rendez-vous". Vincent Dedes est formel: "Tous les outils sont là pour répondre aux besoins".

Véran Escoffier