Covid-19: à Bayonne, un lycée passe au tout-distanciel face à l'absence de 70% de ses élèves

Jeudi, le lycée Saint-Louis Villa Pia de Bayonne comptabilisait 528 élèves absents sur les 750 normalement scolarisés, en lien avec le nouveau protocole sanitaire de l'Education nationale.

Installé dans un bâtiment cossu de l'Ouest de Bayonne, le lycée Saint-Louis Villa Pia, établissement catholique sous contrat d'association avec l'Etat, a annoncé passer à l'enseignement en "tout distanciel" d'ici lundi prochain. Les cours de ce vendredi ont été annulés, afin de préparer cette transition.

En cause, l'explosion des absences d'élèves en lien avec le Covid-19. Jeudi, 528 élèves manquaient à l'appel, sur les 750 qui sont habituellement scolarisés. Parmi ces 70% d'absents, des positifs au Covid-19, des cas-contacts, mais également des élèves devant se faire tester. Le nouveau protocole de l'Education nationale, qui impose dorénavant le dépistage de tous les camarades d'un cas positif, rendait la situation "intenable", selon la direction, comme le rapporte France bleu.

Car avec la réforme du lycée mise en place par le gouvernement à la rentrée 2021, les élèves ne sont plus divisés par classes, mais par "spécialités". Avec une vingtaine de cas positifs par jour depuis la rentrée, ce sont des centaines d'élèves qu'il faut faire tester à chaque fois.

"Avec la réforme du lycée général, avec les groupes de spécialité, c'est beaucoup plus qu'une classe qu'il faut tester. [...] Un cas positif peut entraîner jusqu'à 120 cas contacts, parce qu'il faut retracer tous les contacts au cours des 48 heures avant l'apparition des symptômes", détaille à France Bleu le proviseur du lycée Villa Pia, Dominique Duriez.

"Un élève peut avoir travaillé avec près de 120 autres élèves", explique-t-il.

Le nouveau protocole pointé du doigt

Le nouveau protocole sanitaire à l'école, dévoilé dimanche soir par le ministère de l'Education nationale, oblige désormais chaque élève à se soumettre à trois tests de dépistage au Covid-19 lors de la détection d'un cas positif dans sa classe. Un premier, PCR ou antigénique à J+0, et deux autotests à J+2 et J+4. Un protocole entraînant des absences massives.

"À chaque fois, il faut qu'on envoie jusqu'à 300 élèves d'un coup pour aller se faire tester. [...] Ce qui peut prendre une demi-journée, voire une journée complète, parce que les centres de test sont complètement saturés", poursuit le proviseur auprès de France Bleu.

Face à l'explosion des cas dans les écoles - depuis la rentrée, 47.453 élèves ont été testés positifs - le gouvernement a déjà décidé d'assouplir les règles de ce protocole. Désormais, si plusieurs contaminations interviennent la même semaine dans une classe, les élèves n'ont à se soumettre qu'une seule fois aux trois tests pour rester en classe.

Mais qui ne vient pas totalement mettre fin au nécessaire dépistage massif demandé aux élèves, en pleine déferlante de cas positif liée au variant Omicron.

Jules Fresard