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Gestion de la crise du Covid-19: après son non-lieu, Olivier Véran dit n'éprouver "ni joie, ni soulagement"

Olivier Véran, lorsqu'il était porte-parole du gouvernement, le 20 septembre 2023

Olivier Véran, lorsqu'il était porte-parole du gouvernement, le 20 septembre 2023 - Ludovic MARIN / AFP

La commission d'instruction de la Cour de justice de la République a rendu, ce lundi 7 juillet, un non-lieu en faveur d'Agnès Buzyn, Edouard Philippe et Olivier Véran, poursuivis depuis des années sur la gestion du Covid-19. L'ex-ministre de la Santé a affirmé que ce non-lieu "n'effacera ni les menaces de mort, ni les insultes, ni les coups bas".

L'ancien ministre de la Santé, Olivier Véran a évoqué un "non-lieu sans joie ni soulagement" après la décision rendue par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République au sujet de la gestion de la crise sanitaire du Covid-19, ce lundi 7 juillet.

Oliver Véran était poursuivi, aux côtés d'Édouard Philippe et Agnès Buzyn, pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "abstention volontaire de combattre un sinistre" après l'ouverture d'une information judiciaire en juillet 2020. Une série de plaintes dénonçaient une mauvaise anticipation du gouvernement ou des mesures tardives.

Des "menaces de morts" et "insultes" dénoncées

Le 21 mai, un non-lieu avait été requis, éloignant la perspective d'un procès, même s'il revenait à la commission d'instruction de la CJR de trancher. "Après des années de procédures, d'enquêtes, de convocations, de mises en cause publiques, la justice a parlé", a-t-il écrit dans un communiqué.

L'ancien ministre de la Santé dénonce "les menaces de mort, insultes coups bas, déferlantes de mensonges déversés sur les réseaux sociaux ou dans certains débats" qu'il dit avoir subi durant cette période. "Aucun enseignement collectif n'a encore été tiré de ce que nous avons vécu", a-t-il ajouté, se disant "inquiet pour notre démocratie".

"Est-ce que les pamphléteurs en blouse blanche ou en écharpe tricolore, qui ont prospéré en publiant des livres complotistes, est-ce que les irresponsables qui ont détourné la confiance des citoyens pour les inciter à ne pas se protéger ont eu à rendre le moindre compte? Je dis que je n'éprouve aucune joie, mais je réalise que c'est de la colère qui monte."

Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui exerce les fonctions du ministère public près la CJR, avait expliqué le 21 mai que les investigations avaient établi que "de nombreuses initiatives (avaient) été prises par le gouvernement pour combattre la pandémie de Covid-19, faisant obstacle à ce que l'infraction d'abstention volontaire de combattre un sinistre soit constituée à l'encontre d'Édouard Philippe et d'Olivier Véran".

Pour l'ancien ministre, il serait désormais "légitime, enfin, d'honorer la mémoire collective des victimes du Covid-19".

Arthus Vaillant