Séparatismes: Le Pen déplore que Macron n'ait "rien" dit sur l'immigration

Emmanuel Macron et Marine Le Pen. (Photo d'illustration) - Pascal Pochard-Casabianca, Alain Jocard - AFP
Marine Le Pen a déploré ce mardi qu'Emmanuel Macron, dans son discours vendredi contre les "séparatismes" et notamment l'islam radical, n'ait "rien" dit sur l'immigration.
"Il n'y a rien sur l'immigration. Or l'immigration massive anarchique est tout à fait évidemment le terreau du communautarisme, qui est lui-même le terreau du fondamentalisme islamiste", a déclaré sur RTL la présidente du Rassemblement national, qui doit rencontrer dans la matinée Gérald Darmanin.
Le ministre de l'Intérieur reçoit tous les chefs de partis à propos de ce futur projet de loi qui ne reprendra "sans doute" par le terme de séparatisme dans son intitulé, Gérard Darmanin évoquant plutôt un texte "renforçant la laïcité et les principes républicains".
Macron "a quelques intuitions"
Pour Marine Le Pen, "il faut arrêter cette immigration massive" en limitant le solde migratoire à 10.000 personnes, parce que "400.000 personnes accueillies chaque année, c'est beaucoup trop", et "expulser tous ceux qui, dans notre pays, soit commettent des délits et des crimes" soit "professent des prêches contre les valeurs de la République française", a plaidé la dirigeante d'extrême droite.
Dans le discours d'Emmanuel Macron, "il y a un certain nombre de mesures qui vont dans le bon sens mais qui, pour une certaine partie d'entre elles, sont rendues inefficaces" et "il y a des vides", a estimé la candidate à la présidentielle.
"Le président de la République a quelques intuitions. Clairement il nomme les choses", "il nomme le wahhabisme, le salafisme, les Frères musulmans comme étant des idéologies vecteurs de séparatisme", s'est félicité la finaliste de la présidentielle en 2017. Mais "les concepts sont encore un peu difficiles à maîtriser" quand Emmanuel Macron parle d'"islamisme radical" parce qu'"il n'y a pas d'islamisme modéré", a critiqué Marine Le Pen.
Le Pen demande l'expulsion des "fichés S"
"On a le sentiment que le président de la République pense, et ce n'est pas dans ce domaine seulement, que dire c'est faire, que en ayant dit, le problème est réglé", a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen a jugé que la fermeture de 15 mosquées salafistes "sur 150 en trois ans, c'est quand même très peu", et s'est demandé sur "quels critères" seraient contrôlés les financements étrangers des mosquées. Elle a demandé l'expulsion des "fichés S" et souhaité "donner un cadre juridique aux entreprises" privées, pour "autoriser les chefs d'entreprise à indiquer dans le règlement intérieur de l'entreprise que l'entreprise impose la laïcité".