Sandrine Rousseau appelle les députés du NFP à quitter X, plusieurs cadres de gauche y réfléchissent

Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier et la députée sortante Sandrine Rousseau. - ANTONIN UTZ - DIMITAR DILKOFF - LUDOVIC MARIN / AFP
"Rester sur X, c'est en partie cautionner ce que la plateforme est devenue sous Elon Musk". L'écologiste Sandrine Rousseau a écrit ce dimanche 12 janvier une lettre aux députés du Nouveau Front populaire, dont elle fait partie, pour les appeler à quitter ou du moins cesser d'utiliser le réseau social X.
À quelques jours de la prise de pouvoir de Donald Trump et donc d'Elon Musk, nommé à la tête d'un futur "ministère de l'efficacité gouvernementale", Sandrine Rousseau a estimé que "X est devenue une véritable machine de désinformation, une arme de destruction massive de la réalité factuelle et la caisse de résonnance des courants d'extrême droite".
"Aujourd'hui, la direction d'Elon Musk représente un danger réel pour nos démocraties", a-t-elle également écrit, référence notamment à l'importance de X durant la présidentielle américaine ou le récent soutien d'Elon Musk à des partis d'extrême droite en Allemagne ou au Royaume-Uni.
"Plus de parole alternative"
L'élue de Paris a envoyé un appel aux députés de gauche, considérant que quitter X "à plusieurs, de manière coordonnée permettrait d'entraîner un véritable mouvement". Elle a ainsi proposé de le faire "à une date à déterminer".
Une idée partagée par le patron du Parti socialiste Olivier Faure qui a dit sur BFMTV ce dimanche se "poser la question" d'un départ du réseau social. Il a jugé "qu'on devrait tous ensemble partir de X et non pas chercher à partir les uns après les autres".
"Ce qui me gêne, c'est que si on quitte le réseau social et qu'on l'abandonne uniquement à l'extrême droite et que des gens de bonne foi continuent à croire que c'est là que ça se passe, ils n'ont plus de parole alternative", a-t-il toutefois tempéré.
"Déstabiliser les prochaines élections"
Même son de cloche du côté de Marine Tondelier, qui a indiqué sur RTL que quitter la plateforme est "un débat qu'on a tous les jours à la direction de mon parti". La cheffe de file des Écologistes a estimé "que si toute seule je quitte un réseau, ça n'a pas vraiment d'impact. Si tout le NFP le fait alors oui, ça en a", ajoutant:
"Ce n'est pas moi toute seule, on doit tous quitter (Twitter)".
Selon Marine Tondelier, X doit même être "interdit en Europe". Toutefois, elle concède que malgré tout, le réseau social "aura quand même un impact sur le réel" et il "contribuera quand même à déstabiliser les prochaines élections". "Il faut agir fortement pour protéger notre démocratie et l'information sur notre territoire", a-t-il affirmé alors que Meta (Instagram et Facebook notamment) ont subi un recul majeur de sa politique de modération des contenus et de vérification des informations après une décision de son propriétaire Mark Zuckerberg.
Le député LFI Éric Coquerel a lui affirmé sur LCI qu'il décidait "pour l'instant" de rester sur X, reconnaissant cependant un "vrai problème", lié plus généralement à une "extrême-droitisation en cours des espaces politiques ou médiatiques dans le monde".
Plusieurs personnalités politiques ont déjà quitté X à l'instar de la maire de Paris Anne Hidalgo dès novembre 2023. Des institutions, des médias ou encore des associations ont également fait ce choix-là depuis le rachat de la plateforme par Elon Musk, et encore plus depuis son rapprochement avec Donald Trump.