Les algorithmes de X manipulés par Elon Musk? L'eurodéputée Aurore Lalucq saisit l'Arcom

Les tensions montent d'un cran. L'eurodéputée Aurore Lalucq a saisi l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel d'une plainte contre X (ex-Twitter) sur une possible manipulation de ses algorithmes par Elon Musk.
"Face à la gravité de la situation, j'ai décidé de saisir l'Arcom", explique l'eurodéputée Place Publique sur X, ce jeudi 9 janvier.
Des "messages d'attaque aux gouvernements"
Dans une lettre que s'est procurée Le Point, l'eurodéputée souligne le comportement du milliardaire, propriétaire du réseau social. "En quelques jours à peine, ce sont plusieurs dizaines de messages qui sont apparus dans mon flux, bien que je ne sois pas abonnée à son compte", insiste-t-elle dans le document destiné à Roch-Olivier Maistre, président de l'Arcom. Elle relève notamment des "messages d'attaques de gouvernements et de dirigeants européens ou de soutien aux extrêmes droites du continent".
En effet, depuis quelques jours, Elon Musk est pointé pour son soutien à différents partis d'extrême droite. Le milliardaire a notamment été accusé "d'essayer d'influencer les élections" législatives allemandes prévues fin février avec ses prises de positions répétées sur la plateforme au parti d'extrême droite AfD.
Il a également évoqué la responsabilité de Keir Starmer, Premier ministre britannique, dans la gestion d’un scandale de viols collectifs sur mineurs, tout en appelant à l'organisation de nouvelles élections législatives au Royaume-Uni.
"La question doit être posée de savoir si monsieur Musk exploite ou détourne les algorithmes de la plateforme pour favoriser la propagation de ses propres messages, au détriment des contenus de ses usagers et au service de ses intérêts personnels et de ses idées", ajoute-t-elle.
Aurore Lalucq s'appuie notamment sur le DSA (Digital Services Act) qui oblige les grandes plateformes, comme X, à agir davantage contre les contenus illicites sous peine de lourdes amendes. En tant qu'utilisatrice du réseau social, ce règlement l'autorise à saisir l'Arcom en cas de non-respect du texte. Si la plainte est jugée recevable par le gendarme de l'audiovisuel, elle pourra enclencher sa propre procédure.
Cette plainte s'ajoute à l'enquête initiée en décembre 2023 par la Commission européenne. L'institution à accusé en juillet le réseau social de violer les règles du DSA en matière de lutte contre la désinformation, ouvrant la voie à de lourdes amendes. Ses conclusions sont attendues dans les prochaines semaines.