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"Rien à péter de leur rentabilité": Sandrine Rousseau dénonce l'adoption de la loi Duplomb, polémique à l'extrême droite

La députée écologiste Sandrine Rousseau à Paris le 27 août 2024

La députée écologiste Sandrine Rousseau à Paris le 27 août 2024 - Alain JOCARD

La députée écologiste a exprimé sa colère après l'adoption de la loi Duplomb et, interrogée sur l'enjeu de la rémunération des agriculteurs, a affirmé que "ce n'était pas le sujet". Une sortie qui a suscité une polémique à l'extrême droite.

"Je n'en ai rien à péter de leur rentabilité et puis je pense que ce n'est pas le sujet." Des élus d'extrême droite ont dénoncé, sur les réseaux sociaux, des propos tenus par la députée écologiste Sandrine Rousseau sur les agriculteurs, alors qu'elle était questionnée notamment sur la loi agricole dite Duplomb et sa mesure contestée de réintroduction sous conditions d'un pesticide.

La séquence est extraite d'un entretien accordé par la députée écologiste au média en ligne Le Média. L'élue s'y est notamment exprimée sur la "trumpisation du gouvernement" et le recul qu'elle observe sur les lois en lien avec le climat.

"Tout est revenu en arrière. Alors qu'on est dans un moment de bascule, on est en train de reculer et ce gouvernement aura une responsabilité inouïe", a-t-elle déclaré.

La loi définitivement adoptée

La loi Duplomb-Menonville a été définitivement adoptée par le Parlement le 8 juillet dernier et comprend notamment la réintroduction sous conditions d'un pesticide néonicotinoïde, une mesure fortement décriée par des associations et élus classés à gauche. Les députés de gauche ont saisi ensuite vendredi 11 juillet le Conseil constitutionnel, qualifiant la loi de "menace grave".

"L'Acétamipride (le pesticide néonicotinoïde, ndlr), c'est un peu le chlordécone d'aujourd'hui, ça va rester dans la terre, ça va polluer l'eau. C'était à la demande de la FNSEA uniquement, pas du tout à la demande de la Confédération paysanne, des apiculteurs, donc on a l'impression que nous n'avons pas de ministre de l'Agriculture, mais que c'est la FNSEA au ministère."

Avant de s'exprimer sur le rendement des agriculteurs, la députée regrettait l'explosion du nombre de cancers chez les enfants, du pancréas et des cancers digestifs "qui sont très probablement liés à ce type de produits".

"Pas de la rentabilité, c'est de l'argent sale"

Dans ce contexte, l'élue a refusé l'argument de "nécessité" de rentabilité pour les agriculteurs, en lien avec l'adoption de la loi Duplomb, soulignant que "la rentabilité de l'agriculture par des produits chimiques, au détriment des sols, de la biodiversité, de notre santé, ce n'est pas de la rentabilité, c'est de l'argent sale".

Après la diffusion de l'entretien, la députée du Rassemblement national, Hélène Laporte, a réagi en écrivant sur X: "Cette haine de ceux qui nourrissent les Français est incroyable."

Julien Odoul, également député du RN dans l'Yonne, a clamé: "Beaucoup (d'agriculteurs) vivent avec 300 euros par mois. Peut-elle en faire autant? L'extrême gauche déteste nos agriculteurs: elle veut une France sans campagnes ni fermes."

Ce dernier avait également été à l'origine d'une polémique lorsqu'en 2021 un enregistrement audio dans lequel il ironisait sur le suicide des agriculteurs avait été révélé par le journal Libération.

Arthus Vaillant