RN, Renaissance et partis de gauche: trois rassemblements et un match politique pour la présidentielle

Il y a encore quelques jours, un seul seulement était prévu. Ce n'est pas un, ni deux, mais trois rassemblements politiques qui se tiennent ce dimanche 6 avril à Paris.
Alors que la coalition présidentielle avait annoncé le sien de longue date, le Rassemblement national a appelé à une "mobilisation populaire et pacifique" après la condamnation de Marine Le Pen dans l'affaire des assistants parlementaires. En réponse à celui-ci, des organisations de jeunesse ainsi que la France insoumise et les Écologistes se réuniront de leur côté place de la République à Paris.
Au RN, un meeting "pour" la candidature de Marine Le Pen
Rendez-vous est pris à 15h place Vauban dans le 7e arrondissement de la capitale pour les militants du Rassemblement national, qui compte bien réunir entre 8.000 et 10.000 participants pour les prises de parole de Jordan Bardella et de Marine Le Pen.
"Ce ne sont pas à trois juges de décider du destin présidentiel de la France", a expliqué à BFMTV Jimmy Bourlieux, délégué départemental RN en Gironde lors d'une opération de tractage, "nous refusons que nos électeurs soient bâillonnés".
Andrea Kotarac, porte-parole du RN et conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, affirme sur notre antenne qu'il ne s'agit pas d'un meeting "contre quelqu'un" et ce, alors que le président du parti Jordan Bardella a récemment repris l'expression de "juges rouges" pour qualifier les magistrats du procès du RN.
"On fait un meeting pour la démocratie", assure-t-il, "on manifeste contre l'exécution provisoire et pour faire en sorte que Marine Le Pen soit candidate à l'élection présidentielle".
Condamnée notamment à une peine d'inéligibilité de 5 ans avec exécution provisoire, Marine Le Pen ne peut - à ce stade - se présenter à l'élection présidentielle de 2027. La procureure générale de Paris a toutefois indiqué qu'une décision de la cour d'appel dans cette même affaire pourrait avoir lieu à l'été 2026. "Une très bonne nouvelle" pour Marine Le Pen qui maintient toutefois ce rassemblement.
Au meeting d'EPR, au moins un candidat annoncé
Hasard du calendrier, le parti Renaissance prévoit lui aussi un meeting, à la Cité du cinéma en Seine-Saint-Denis. Annoncé en février dernier, il a pour vocation de "réunir les militants qui travaillent sur le terrain depuis un certain nombre de mois", selon le député Ensemble pour la République Christophe Marion. Au menu, conférences et débats sur de multiples thèmes "avec des intellectuels, des experts et des philosophes", avant de conclure par un "grand meeting" présidé par Gabriel Attal.
L'ancien Premier ministre, désormais secrétaire général du parti, ne se privera pas de répondre à Marine Le Pen et Jordan Bardella qui ont presque monopolisé l'actualité judiciaire et politique de ces derniers jours.
"Évidemment ce meeting c'est un meeting pour dire 'nous tenons à la République et aux valeurs de la République'", a ajouté le député Christophe Marion, en opposition à la "manifestation de soutien à des délinquants".
Pour son collègue Pieyre-Alexandre Anglade, le meeting du RN est "le rassemblement d'un parti politique qui appelle ses militants à manifester contre une décision de justice, et donc contre l'État de droit (...) ce qui ressemble à un mauvais remake de l'assaut du Capitole aux États-Unis".
Objectif donc pour Gabriel Attal de dresser une comparaison entre Marine Le Pen et Donald Trump du fait de ses attaques "contre nos institutions, nos magistrats, notre État de droit". Mais l'ancien locataire de Matignon est aussi attendu sur son positionnement quant à la prochaine élection présidentielle, et son éventuelle candidature. Sans compter qu'Édouard Philippe, qui a d'ores et déjà annoncé être candidat pour 2027, est également attendu au meeting de Seine-Saint-Denis où il doit aussi prendre la parole.
Quelque 5.000 personnes doivent assister à ce rassemblement auquel le Premier ministre François Bayrou assistera également.
Un meeting de la gauche, sans le PS
En parallèle de ces deux rassemblements, plusieurs organisations de jeunesse - l'Union Syndicale Lycéenne, l'Union étudiante et la Jeune Garde - appellent à "un rassemblement" sur la place de la République à 13h "contre l'extrême droite et pour la République". Les Écologistes et la France insoumise ont annoncé qu'ils répondront présents à cet appel.
Aurélien Le Coq, député LFI-NFP du Nord, a appelé sur notre antenne à "ne pas leur laisser un centimètre de terrain. À partir du moment où madame Le Pen et monsieur Bardella décident de se lancer dans une action séditieuse, de menacer nos institutions, alors oui nous devons avoir une réplique immédiate". Le NFP n'apparaîtra toutefois pas uni, le Parti socialiste ne s'associant pas à cet appel.
"Ce dont on a besoin c'est d'une mobilisation très large, pas seulement des partis politiques mais des organisations syndicales, des associations de gauche comme de droite, le rassemblement le plus large possible", a justifié Chloé Ridel, députée européenne et porte-parole du PS.
"Ils font bien ce qu'ils veulent, de toute façon nous avons l'habitude dans la lutte contre l'extrême droite et dans la plupart des dernières batailles qu'ils manquent à l'appel", a déploré le député Aurélien Le Coq, "on a besoin d'arrêter ces guéguerres politiciennes". Un désaccord de plus au sein de la gauche qui risque encore de ne pas proposer une candidature unique pour la prochaine présidentielle.
"Elle est non seulement souhaitable mais nécessaire", a assuré la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier, "je m'engage à ce que nous faisions tout pour gagner".
Sans union, à gauche comme dans le bloc gouvernemental allant de Renaissance à LR, la voie semble toute tracée pour le RN. Selon les résultats de notre sondage BFMTV-La Tribune dimanche publié samedi, le parti d'extrême droite serait largement au 1er tour de la présidentielle de 2027, et ce quel que soit son candidat.