"La France ne doit pas être une cible immobile": Gabriel Attal entend agir avant la présidentielle

Gabriel Attal, le 20 janvier 2025 à l'Assemblée nationale. - Ludovic MARIN / AFP
Gabriel Attal "regrette", dans une interview au JDD mise en ligne samedi 1er février, "qu'on entende de plus en plus de voix" installer l'idée "qu'il ne pourrait rien se passer dans le pays avant 2027", visant notamment l'ancien Premier ministre Édouard Philippe.
"Si la France se résout à l'idée de faire du surplace pendant deux ans parce qu'il y a une élection présidentielle en 2027, ce ne sont pas deux ans que l'on perdra, mais les cinquante prochaines années. Car nous aurons perdu la guerre technologique, la guerre commerciale, la guerre économique. Elle se joue maintenant et la France ne doit pas être une cible immobile", affirme le secrétaire général du parti Renaissance.
Un référendum sur le travail ?
Alors qu'on lui fait remarquer qu'Édouard Philippe ne croit pas lui en la possibilité de réformes décisives d'ici 2027, M. Attal dit ne pas "partage(r)" ce point de vue. S'il voit "les obstacles, notamment parlementaires", il pense possible de les surmonter, notamment via des "référendums".
M. Attal a notamment annoncé mercredi sur France 2 que son parti travaillait à une proposition pour alléger "le fardeau fiscal qui pèse aujourd'hui sur le travail", qu'il entend voir soumise au référendum s'il n'y a pas d'accord au Parlement.
M. Philippe, qui prépare d'ores et déjà activement la prochaine élection présidentielle, avait également suggéré début décembre la méthode du référendum.
M. Attal distribue aussi quelques estocades, au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, et à celle qui l'a précédé à Matignon, Élisabeth Borne.
Interrogé sur le fait que M. Retailleau ait durci la circulaire Valls encadrant la régularisation de travailleurs sans papiers, il avance que l'impact "concret" de ce texte serait "très limité". "C'est en réalité plus un tract qu'une circulaire", tranche-t-il.
Et à l'intention de la ministre de l'Éducation, il affirme ne pas comprendre sa décision de ne plus faire du brevet un examen pour le passage en seconde.
"Je le regrette, je le déplore et je ne le comprends pas. Qui peut croire qu'on élèvera le niveau de nos élèves en abaissant notre niveau d'exigence? Un examen qui a du sens, c'est un examen qui a des conséquences", assène-t-il.
Interrogé sur sa relation avec le président de la République, M. Attal récuse toute "forme d'opposition".
"Moi, je sais ce que je lui dois. Et si, dans cette nouvelle étape de ma vie politique, je ne me sens l'héritier de personne et que je suis pleinement moi-même, nous sommes néanmoins dans les murs du parti qu'il a fondé", assure-t-il.