Qui est Vincent Crase, le deuxième homme de l'affaire Benalla?

- - Naguib-Michel SIDHOM / AFP
Crâne rasé, lunettes vissées sur le haut de la tête et holster à la ceinture: il apparaît sur toutes les vidéos du 1er mai, celle de la place de la Contrescarpe et celle du Jardin des plantes. Vincent Crase est le deuxième homme-clé de l'affaire Benalla, du nom de ce chargé de mission d'Emmanuel Macron soupçonné d'avoir outrepassé ses fonctions en s'en prenant à des manifestants.
Mis en examen pour violences en réunion et port prohibé d'une arme à feu, Vincent Crase sera entendu ce mercredi à 10h30 par les sénateurs, juste après l'audition du principal intéressé. Une audience qu'il souhaitait à huis clos, ce qui lui a été refusé ce matin.
Brassard police
Les sénateurs devront notamment déterminer quel était le rôle de ce réserviste de la gendarmerie nationale et employé de la République en marche lors de cette manifestation du 1er mai pour laquelle il n'était pas mandaté. Selon une information de Libération, Vincent Crase n'avait pas de statut d'observateur ce jour-là. C'est Alexandre Benalla qui aurait de son propre chef décidé de le faire participer.
Sur les vidéos, Crase est filmé en train d'interpeller brutalement un couple de manifestants, traînant notamment au sol le jeune homme avant de le menacer de la main. Il porte par ailleurs une arme à feu, sans autorisation, et apparaît avec un brassard "police", lui qui n'est pas policier.
Réserviste puis garde du corps
Réserviste de l'armée de l'air puis de la gendarmerie nationale, Vincent Crase a été promu chef d'escadron en 2013 puis, en 2014, a obtenu sa carte de "protection physique des personnes", lui permettant d'exercer comme garde du corps. Il a été recruté en 2016 par En Marche!, selon Christophe Castaner, en tant qu'"agent en charge de l'accueil et de la sécurité".
Il est proche d'Alexandre Benalla, avec lequel il a fondé en 2016 une Fédération française de la sécurité privée, rapidement dissoute. Ils ont également collaboré lors de la campagne présidentielle.
Après les faits du 1er mai, tout comme Alexandre Benalla, Vincent Crase a d'abord été suspendu 15 jours sans suspension de salaire. Ce n'est qu'en juillet, après la révélation des faits, qu'il a finalement été suspendu par Christophe Castaner.