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Présidentielle: Zemmour, une éventuelle candidature qui inquiète tant à droite qu'à l'extrême droite

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La percée du polémiste dans deux récents sondages vient perturber les plans des Républicains, en quête d'une candidature unique pour 2022, et de Marine Le Pen qui stagne dans les intentions de vote.

Éric Zemmour, dont les ambitions élyséennes ne font que se confirmer, doit sans doute scruter de près cette rentrée politique. Entre la récente actualité à droite et les derniers sondages l'incluant parmi les candidats, l'écrivain entend bien jouer sa partition dans la campagne de 2022. Dernière donnée en date: celle d'Ifop-Fiducial pour Le Figaro et LCI, qui crédite le polémiste de 6 à 7% des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle.

Aussi les désistement de Laurent Wauquiez et de Bruno Retailleau - la branche conservatrice du parti LR - mais aussi la déclaration dimanche d'Éric Ciotti qui se dit prêt à voter pour Éric Zemmour contre Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle ne peuvent que conforter l'essayiste dans son projet de candidature. De quoi inquiéter le parti traditionnel à droite mais aussi celui de Marine Le Pen.

S'attaquer aux Républicains...

"J'ai du respect pour Éric Zemmour, je peux même dire que c'est un ami, je partage avec lui certaines idées, certaines convictions mais il n'est pas là aujourd'hui, il n'était pas là hier et il ne sera pas là demain", a déclaré ce week-end Éric Ciotti depuis le Parc Floral de Paris où Les Républicains lançaient leur rentrée.

L'eurodéputée LR Nadine Morano, si elle ne partage pas son point de vue sur tous les sujets, lui accorde toutefois "des analyses qui sont pertinentes".

"Je pense que c'est intéressant qu'il participe au débat mais je pense que c'est une erreur qu'il aille à l'élection présidentielle", estime-t-elle, jugeant qu'il n'a "aucune chance de devenir président de la République"

Si le voir accéder à la magistrature suprême est jusqu'ici peu probable, sa candidature est des plus certaines. Selon une enquête Ipsos - Sopra Steria pour Le Parisien - Aujourd'hui en France et France Info, le polémiste recueillerait entre 6 et 8% d'intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle. Loin derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen ou encore Xavier Bertrand (si candidature unique à droite) mais au coude-à-coude avec Jean-Luc Mélenchon.

"Éric Zemmour est un candidat qui vient mordre sur Les Républicains, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan", décrypte sur BFMTV Brice Teinturier.

Le directeur général de l'institut de sondage Ipsos-Sopra Steria évoque une enquête qui a lieu "au plus mauvais moment" pour Les Républicains:

"La procédure pour les départager n'est pas encore connue et il y a de la concurrence".

... avant Marine Le Pen?

Autre épisode de cette rentrée: l'imbroglio autour d'une rencontre entre le polémiste et Marine Le Pen. Si la présidente du Rassemblement national avait d'abord refusé de débattre avec Éric Zemmour, elle avait finalement accepté de dîner avec lui en présence de Robert Ménard. Un rendez-vous tombé à l'eau, l'écrivain ne souhaitant pas d'une discussion privée mais d'un "débat démocratique public" face à une élue qu'il considère déjà comme une adversaire.

"Il y a une inquiétude absolue au Rassemblement national", estime Antoine Diers, porte-parole de l’association les amis d’Eric Zemmour.

"Nous avons aujourd'hui Marine Le Pen qui est sur un créneau qui aborde des thèmes, notamment sur la thématique migratoire et sécuritaire, qui sont très proches d'Éric Zemmour", analyse Jean-Daniel Lévy.

Le directeur délégué d'Harris Interactive France explique que l'écrivain "arrive également à récupérer toute une partie de l'électorat des Républicains et surtout de Nicolas Dupont-Aignan qui aujourd'hui 'souffre' le plus de la présence potentielle d'Éric Zemmour à la présidentielle".

Le polémiste qui sort la semaine prochaine La France n'a pas dit son dernier mot - une "suite" et "une forme de réponse" à son Suicide Français - doit également entamer une tournée promotionnelle à travers plusieurs villes de France. Une tournée plus que jamais aux airs de campagne.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV