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Politique

Pour Debré, la droite fait "fausse route" en s'opposant à Macron

Jean-Louis Debré.

Jean-Louis Debré. - PATRICK KOVARIK / AFP

L'ancien président du Conseil constitutionnel estime que l'opposition systématique à Emmanuel Macron n'est pas la bonne stratégie pour la droite.

Lui aussi veut être constructif. Dans un entretien du Parisien ce dimanche, Jean-Louis Debré estime que "la droite fait fausse route en dénonçant systématiquement un gouvernement qui essaie de mener des réformes - le code du travail par exemple - que bien souvent, elle a voulues mais n’a pas faites".

Alors que Les Républicains s'apprêtent à exclure ministres d'Emmanuel Macron et députés "constructifs", l'ancien président du Conseil constitutionnel tance "ceux qui ont échoué" et "souhaitent déjà l’échec du président".

"Pour une fois, soyons positifs, et arrêtons les condamnations a priori. On jugera ses résultats dans un an."

Dans le collimateur de cet intime de Jacques Chirac figure notamment les tenants d'une ligne droitière au sein de LR, qui devraient prendre la tête du parti avec Laurent Wauquiez en décembre prochain.

"Restons nous-mêmes! La droite fait fausse route en laissant entendre qu’elle n’érigerait pas une frontière nette avec l’extrême-droite", insiste Jean-Louis Debré.

Tempo des réformes

Six mois après l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, Jean-Louis Debré accorde au chef de l'Etat le bénéfice du doute: "Le général de Gaulle disait - reprenant une phrase de mon père - qu’il fallait à la France un monarque républicain. Le nouveau président redonne un peu de corps à cette conception, à ce bémol près: la médiatisation de la vie politique a tout changé. L’avenir nous dira si ses réformes aboutissent ou si c’était surtout de la com’".

D'après l'ancien locataire de la rue de Montpensier, l'exécutif a adopté la bonne stratégie en menant les réformes tambour battant. "Le nouveau pouvoir a bien compris que la capacité des Français à accepter les réformes était extrêmement courte... disons un an. Nous sommes un peuple très conservateur et immobile."
Louis Nadau