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Un an après l'annonce de la dissolution, Emmanuel Macron peut-il à nouveau y recourir?

Capture d'écran du président Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée pour annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale le 30 juin 2024 à Paris

Capture d'écran du président Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée pour annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale le 30 juin 2024 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le 9 juin 2024, il y a quasiment un an jour pour jour, Emmanuel Macron annonçait la dissolution de l'Assemblée nationale. Depuis, le chef de l'État, qui a admis une "erreur", dément régulièrement les rumeurs d'une nouvelle dissolution.

9 juin 2024, quelques minutes après les résultats des élections européennes. Depuis l'Élysée, Emmanuel Macron prend la parole. L'allocution, qui n'avait pas été annoncée, va plonger la France dans l'incrédulité.

"Vous avez eu ce jour à voter pour les élections européennes, en métropole, dans nos Outre-mer, comme à l'étranger. Le principal enseignement est clair: ce n'est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l'Europe, dont celui de la majorité présidentielle", entame le chef de l'État.

Puis, quelques phrases plus tard, Emmanuel Macron lâche la bombe: "Après avoir procédé aux consultations prévues à l'article 12 de notre Constitution, j'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale".

"C'était mieux avant"

Quelques mois plus tard, Emmanuel Macron, à l'occasion de ses vœux aux Français pour le Nouvel An, a admis publiquement que la dissolution avait amené "davantage de divisions à l’Assemblée que de solutions pour les Français". En privé, le chef de l'État va même jusqu'à dire que "c'était mieux avant", alors que l'Assemblée est plus divisée que jamais.

Après la dissolution, le premier tour des législatives s'était tenu le 30 juin 2024, et le second tour, le 7 juillet. Un an plus tard, les rumeurs d'une nouvelle dissolution reviennent régulièrement, toujours démenties par l'Élysée. Mais dans les faits, Emmanuel Macron pourrait-il y avoir recours?

La réponse se trouve notamment dans l'article 12 de la Constitution, évoqué par le président lors de son allocution du 9 juin 2024. "Le Président de la République peut, après consultation du Premier Ministre et des Présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale. Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution (...) Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l'année qui suit ces élections".

Si le chef de l'État veut à nouveau dissoudre l'Assemblée nationale, il pourrait donc le faire, mais pas avant le 8 juillet prochain, soit un an et un jour après le second tour des législatives de 2024.

Le RN largement en tête en cas de nouvelle dissolution

Le 24 avril dernier, Emmanuel Macron, alors en visite d'État à Madagascar, avait toutefois démenti les rumeurs de la presse américaine, qui évoquait une autre dissolution. "Je n'ai jamais dit une telle chose, ni envisagé une telle chose", avait-il assuré. "J'ai sans doute commis des erreurs, j'ai fait des choses qui parfois n'étaient pas comprises. C'est sans doute le cas de la dissolution", avait-il encore admis.

D'après un sondage Elabe, réalisé pour BFMTV et La Tribune Dimanche, et publié ce samedi 7 juin, 7 Français sur 10 (71%) jugent qu'il s'agissait d'"une mauvaise décision" et 65% n'en souhaitent pas une nouvelle.

Si une autre dissolution ne semble pas être dans les projets immédiats d'Emmanuel Macron, un parti politique n'a cessé d'en vouloir une nouvelle: le Rassemblement national. Toujours selon l'étude Elabe, le parti d'extrême droite serait largement en tête des intentions de vote en cas de nouvelle dissolution avec 33%. Loin devant la gauche - divisée - avec 16%, les macronistes (15,5%), LR (10,5%) et La France insoumise (10%).

Le 30 juin 2024, au premier tour des législatives, les candidats RN étaient arrivés en tête (33,22%), suivis par l'alliance de gauche NFP (28,06%), les macronistes (20,76%) et LR (10,68%).

Fanny Rocher