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Fin de vie: quelles sont les positions des principaux partis politiques?

L'hémicycle de l'Assemblée nationale le 9 octobre 2024. Image d'illustration.

L'hémicycle de l'Assemblée nationale le 9 octobre 2024. Image d'illustration. - Dimitar DILKOFF / AFP

Deux textes sur la fin de vie sont débattus à partir de ce lundi 12 mai à l'Assemblée nationale. Voici les positions prises par les principaux partis politiques au sein de l'hémicycle.

Une proposition pas si consensuelle. Le projet de loi sur la fin de vie est discuté à l'Assemblée nationale à partir de ce lundi 12 mai. Deux textes sont examinés par les députés, l'un sur les soins palliatifs, l'autre sur "l'aide à mourir". Voici les positions défendues par les principaux partis politiques.

• Le Rassemblement national

À l'extrême droite, le Rassemblement national n'est pas favorable au texte actuel sur "l'aide à mourir". Le vice-président du RN et député du Nord Sébastien Chenu a fait savoir sur France 2 qu'il souhaite "voter un texte facilitant la fin de la vie dans un contexte choisi, mais pas n’importe lequel".

Celui-ci a par ailleurs rappelé que les députés RN étaient libres de leur vote sur ce texte. Marine Le Pen, avait déjà affirmé en 2024, avant la dissolution, qu'elle ne donnerait pas de consignes de vote sur ce sujet. La présidente du Rassemblement national avait pour autant déclaré espérer "convaincre" ses députés de voter contre.

• Les Républicains

Les Républicains sont également plutôt défavorables à "l'aide à mourir". Sept députés LR, dont le médecin urgentiste Philippe Juvin, ont critiqué dans une tribune au Figaro un texte sur "l'aide à mourir" qui ne prévoit pas assez de "garde-fous" et qui marquerait une "rupture anthropologique majeure".

Côté coalition gouvernementale, La République en Marche et Les Républicains avancent divisée sur la question de "l'aide à mourir". La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, issue des Républicains (LR), a émis des réserves sur "l'aide à mourir". Interviewée sur RTL, elle a affirmé "ne pas savoir ce qu'elle voterait" si elle était encore sénatrice et a renvoyé vers la tribune d'un "collectif de médecins et de personnels soignants qui appellent à rejeter ce texte sur la fin de vie", publiée dans le journal l'Humanité.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a lui pris position contre le projet de loi, estimant le texte "profondément déséquilibré". "S'il était voté en l'état, il deviendrait plus facile de demander la mort que d'être soigné", dénonce le ministre LR, parlant d'un texte qui "est celui du renoncement, de l'abandon".

• La République en Marche

De l'autre côté, Catherine Vautrin, ministre de la Santé et anciennement membre des Républicains, "pense exactement l'inverse" que son collègue de l'Intérieur. Celle-ci, interviewée sur BFMTV-RMC, a défendu le texte sur "l'aide à mourir" examiné dans l'hémicycle.

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a lui aussi exprimé un "désaccord assez profond" avec Bruno Retailleau, affirmant être "très favorable" à la création d'une aide à mourir.

L'ancien Premier ministre et actuel président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Gabriel Attal, s'est lui aussi déclaré en faveur de "l'aide à mourir", dans une tribune publiée au côté de la comédienne Line Renaud, dans La Tribune Dimanche.

Emmanuel Macron a quant à lui pris position récemment lors d'un discours devant la Grande Loge de France, appelant à ne pas "réduire" le débat à une opposition pour ou contre la vie mais à se poser la question du "moindre mal".

• Le Modem

François Bayrou, président du Modem, n'a pour sa part pas masqué ses réserves sur la création d'une "aide à mourir" depuis sa nomination à Matignon. Tout en disant ne pas être "aveugle" car "il existe des cas de souffrance et de désespoir que nul ne peut ignorer", le Premier ministre a affirmé être "spontanément du côté du soin et de la défense de la vie" dans un entretien au JDD.

Le texte qui est actuellement présenté à l'Assemblée a pourtant été rédigé par un député Modem. Olivier Falorni, qui porte la question de "l'aide à mourir" depuis plusieurs années, estime que le texte propose "une loi équilibrée", et "extrêmement encadrée" et se positionne naturellement pour son adoption.

• Parti socialiste

Du côté des rangs de la gauche, la plupart des députés sont favorables à la création d'une "aide à mourir". Au parti socialiste, de nombreuses personnalités issues du PS ont signé, aux côtés de personnalités issues de LREM, un appel favorable à un texte unique sur la fin de vie, publié en janvier dans les pages du Parisien.

• Europe Écologie Les Verts

Le parti Europe Écologie Les Verts s'est lui aussi positionné en faveur de "l'aide à mourir". Une position réaffirmée récemment, et défendue de longue date. En 2015, la députée écologiste Véronique Massonneau avait déjà déposé une proposition de loi visant à légaliser l’euthanasie et l’aide au suicide assisté, qui avait été rejetée.

Parmi les personnalités qui sont les plus engagées sur le sujet, Sandrine Rousseau a notamment raconté avoir aidé sa mère, atteinte d'un cancer, à mourir.

• La France insoumise

Jean-Luc Mélenchon estime que "l'aide à mourir" est une "liberté fondamentale" et défend l'inscription de cette liberté dans la Constitution. "Depuis 2012, la France insoumise porte le droit à mourir dans la dignité et l’accès aux soins palliatifs", affirme un communiqué de la formation politique.

Pauline Lecouvé