Suicide assisté, euthanasie, soins palliatifs... Lexique des propositions de loi sur la fin de vie

Des débats enflammés vont débuter, ce lundi 12 mai, au sein de l'Assemblée nationale. Les deux projets de loi sur la "fin de vie" vont être examinés par les députés. L'un porte sur les soins palliatifs, l'autre sur "l'aide à mourir".
Mais dans le débat public et politique, différents termes similaires finissent par se substituer: fin de vie, euthanasie, suicide assisté... Dans ce contexte, chaque terme doit être pesé car il en résulte des situations très différentes.
• C'est quoi les soins palliatifs?
L'un des deux volets porte sur les "soins palliatifs". Mais de quoi s'agit-il? On parle de la prise en charge médicalisée d'une personne atteinte d'une maladie grave, possiblement dans une phase avancée ou terminale.
"L’objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychique, sociale et spirituelle", explique la Société française d'accompagnement des soins palliatifs.
Il s'agit d'une prise en charge du malade visant à offrir un confort maximal. Cela peut, parfois en dernier recours, passer par une sédation dite "profonde". Soit l'action d'administrer une substance altérant la conscience du malade de façon "continue jusqu'au décès", selon la Haute autorité de santé.
• C'est quoi l'aide à mourir?
Le second projet de loi à l'étude vient créer un "droit à l'aide à mourir". Mais il ne s'agit pas en tant que tel d'une méthode. "L'aide active à mourir désigne tout acte ayant pour finalité de provoquer la mort d'une personne", explique le Centre national pour la fin de vie.
L'aide à mourir ne définit pas la manière dont le patient peut demander à mettre fin à ses jours. Deux grandes possibilités sont ouvertes: le suicide assisté ou l'euthanasie. Deux pratiques très différentes.
• C'est quoi le suicide assisté?
Le suicide-assisté est la disposition actuellement défendue par le gouvernement dans ce processus législatif. Il prévoit qu'un soignant assiste, sans participer, au suicide d'une personne.
Il peut, par exemple, mettre à disposition de la personne la substance qui lui permettra de mettre fin à ses jours, comme une boisson contenant un médicament. L'élément le plus important est ainsi que le soignant, un médecin ou un infirmier, n'agit pas de façon active dans le processus. C'est bien la personne elle-même qui est à l'initiative de l'action mortelle.
• C'est quoi l'euthanasie?
L'euthanasie, une autre forme d'aide à mourir, peut se définir par la posture "active" du personnel médical lors de la procédure. Il revient au médecin ou à l'infirmière, en fonction des dispositifs en place dans les différents pays, d'enclencher le geste final, comme l'injection de la substance létale par exemple.
Ce qui différencie l'euthanasie de l'homicide est la volonté du patient qui désire que l'on mette fin à ses jours - lorsque le cadre légal prévoit le droit à l'euthanasie.
L'Académie de médecine, qui définit l'euthanasie par une "action destinée à donner la mort à un malade incurable qui demande ou a demandé que l’on abrège ses souffrances ou sa déchéance physiologique", en reconnaît deux formes. D'un côté l'euthanasie active, de l'autre l'euthanasie "passive", "la suspension du traitement ou de la réanimation".