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Gouvernement

Fin de vie: la porte-parole du gouvernement laisse entendre son opposition à "l'aide à mourir"

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas le 28 avril 2025 à l'Élysée

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas le 28 avril 2025 à l'Élysée - Ludovic MARIN / AFP

Sans totalement expliciter son opposition à une aide à mourir, Sophie Primas a laissé des indices quant à son avis sur la question.

La porte-parole du gouvernement, issu des Républicains (LR) Sophie Primas, a clairement laissé entendre ce lundi 12 mai son opposition personnelle au projet de loi sur "l'aide à mourir" dont l'examen débute lundi à l'Assemblée, illustrant les divisions de l'exécutif sur le sujet.

Si Sophie Primas a déclaré sur RTL "ne pas savoir ce qu'elle voterait" si elle était sénatrice, elle a de fait exprimé son opposition en renvoyant, de manière inattendue, à une tribune d'un collectif "de citoyens et de soignants de gauche" ("Jusqu'au Bout Solidaires") publiée sur le site du journal communiste L'Humanité.

"Je voudrais vous engager à aller sur le site de l'Humanité voir une tribune absolument exceptionnelle, un collectif de médecins et de personnels soignants qui appellent à rejeter en fait ce texte sur la fin de vie", a-t-elle affirmé.

Dans cette tribune, ce collectif juge que la loi est "antisociale" car "la volonté de mourir ne tombe pas du ciel, ni ne surgit purement de l'individu" mais résulte "d'un discours intériorisé, dans une société qui dévalorise certaines vies (...) moins productives, moins indépendantes".

Pas assez d'encadrement

Sophie Primas a laissé entendre que les amendements du gouvernement - défendus par la ministre Catherine Vautrin qui porte le texte - pour faire en sorte que "l'accès à l'aide à mourir soit très encadré", n'allaient pas assez loin.

"Si on regarde, par exemple, la législation au Canada, qui était très restrictive au début, elle a tendance aujourd'hui à s'élargir sur des publics vulnérables", a-t-elle averti.

Les députés débattront deux semaines durant, de deux propositions de loi, portant l'une sur les soins palliatifs, et l'autre sur l'aide à mourir.

Fait inhabituel, le gouvernement est très divisé sur le second texte, avec notamment le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (LR) en opposant déterminé et le Premier ministre lui-même François Bayrou assez réservé.

F.R. avec AFP