BFMTV
Gouvernement

Fin de vie: Gérald Darmanin en "désaccord assez profond" avec Bruno Retailleau

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 2 avril 2025 à l'Élysée

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 2 avril 2025 à l'Élysée - Dimitar DILKOFF / AFP

Tout en soutenant l'action de Bruno Retailleau comme ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin prend ses distances avec la position de ce dernier sur la création d'une aide à mourir, prévue par une proposition de loi.

Gérald Darmanin a beau dire que son successeur à Beauvau, Bruno Retailleau, est un "très bon ministre de l'Intérieur", cela ne l'empêche pas d'exprimer un "désaccord assez profond" avec ce dernier ce mardi 15 avril au micro de RTL.

Le garde des Sceaux se dit "très favorable" à la création d'une aide à mourir, mesure adoptée en commission des Affaires sociales à l'Assemblée vendredi dernier mais contre laquelle son collègue a exprimé un franc désaccord, estimant sur LCI que le texte ad hoc va "dans le très mauvais sens".

Les Français en désaccord avec Retailleau sur ce sujet?

Des mots "durs", selon Gérald Darmanin qui se démarque: "Je peux comprendre et respecter tous les points de vue. Mais j'aimerais que l'on respecte aussi ceux qui sont pour le texte de monsieur (Olivier) Falorni qui est un grand parlementaire", explique-t-il en référence au député du Modem, qui porte la proposition de loi sur l'aide à mourir.

Et d'ajouter: "Je pense qu'il faut que le Parlement discute de ce texte sans anathème. En tout cas, les visions conservatrices existent, il faut les respecter, mais je ne suis pas sur que ce soit celles de la majorité des Français."

Selon un sondage de l'Ifop pour l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité datant de mai 2024, 92% des Français se déclarent favorables à l’euthanasie lorsque le patient, atteint d’une maladie insupportable et incurable, en formule la demande.

François Bayrou a souhaité diviser le texte en deux

Initialement, le projet de loi sur la fin de vie comprenait deux volets dans un même texte, l'un sur le renforcement des soins palliatifs, l'autre sur la création d'une aide à mourir, accordée à conditions de répondre à plusieurs critères.

Le texte a vu son examen être stoppé par la dissolution de l'Assemblée nationale, décidée par Emmanuel Macron le 9 juin 2024. François Bayrou a ensuite voulu scinder en deux le projet de loi inititial, jugeant que la partie sur l'aide à mourir - mesure à laquelle il est personnellement opposé - "suscite des débats extrêmement forts", à l'inverse de celle sur le renforcement des soins palliatifs.

En conséquence, deux proposititions de loi distinctes sont examinées en commission des affaires sociales, avant un examen dans l'hémicycle envisagé pour le mois de mai.

Baptiste Farge