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Budget de l'État: la motion de censure de LFI rejetée, le texte adopté par l'Assemblée nationale

François Bayrou à l'Assemblée nationale le 3 février 2025

François Bayrou à l'Assemblée nationale le 3 février 2025 - Bertrand GUAY / AFP

François Bayrou a échappé à la motion de censure déposée par La France insoumise ce 5 février après-midi. Sans les voix des socialistes ni du Rassemblement national, elle était vouée à l'échec.

Un résultat sans suspense. La motion de censure pour faire tomber François Bayrou a été largement rejetée par les députés cette après-midi.

Déposée dans la foulée du premier 49.3 du Premier ministre pour faire adopter le budget de l'État sans vote par La France insoumise, elle n'est pas parvenue à récolter les 289 voix nécessaires pour renverser le gouvernement. Elle n'a obtenu que 128 voix.

Une motion de censure sans le RN et le PS

Le budget de l'État est désormais adopté à l'Assemblée nationale, avant un dernier vote au Sénat aux allures de simple formalité ce jeudi. Le chef du gouvernement peut donc désormais se targuer d'avoir réussi là où Michel Barnier avait échoué en décembre dernier sur le budget de la Sécurité sociale.

Cette fois-ci, seuls les communistes, les écologistes, les insoumis et une poignée de députés socialistes, en dépit de la décision d'un bureau national, ont soutenu la motion de censure. Le Rassemblement national a décidé de son côté de ne pas censurer François Bayrou.

"Vous serez responsable, Monsieur Bayrou, du budget le plus austéritaire du 21e siècle, pire que l'austérité prévue dans le budget de Michel Barnier", avait lancé plus tôt ce mercredi la députée LFI Aurélie Trouvé qui portait cette motion de censure.

Si le PS considère que le projet de loi de finances du chef du gouvernement est un mauvais budget, il a acté de ne pas le censurer au nom de "la nécessité d'avoir un budget", comme l'a expliqué le président des députés socialistes Boris Vallaud sur France info ce mercredi matin.

Coups de rabot dans les ministères

Plusieurs ministères ont vu leurs dépenses amputées sur fond de recherche d'économies tous azimuts. Aide publique au développement, écologie, culture, agriculture, recherche et enseignement supérieur...

Les coupes se chiffrent à plusieurs centaines de millions d'euros à chaque fois, malgré quelques gestes sur la prévention des catastrophes naturelles, le Fonds vert ou le budget des outre-mer, revalorisé pour répondre notamment à la reconstruction de Mayotte.

Plusieurs promesses du Premier ministre faites aux socialistes ont également des allures de passe-passe budgétaire. La suppression des 4.000 postes d'enseignants prévue par Michel Barnier n'aura pas lieu mais les 50 millions d'euros que coûte le maintien de ces postes seront bien retranchés ailleurs dans le budget de l'Éducation nationale.

Une seconde motion de censure probablement rejetée

Quant aux recettes, certaines mesures de "justice fiscale" annoncées par Michel Barnier, dont les travaux budgétaires, ont largement inspiré le gouvernement de François Bayrou, elles sont en baisse. La "contribution" exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises va par exemple rapporter 8 milliards d'euros mais sur une seule année, contrairement à ce qu'avait proposé l'ancien locataire de Matignon.

Le Premier ministre va affronter dans la foulée du rejet de cette première motion de censure une seconde qui portera sur le budget de la Sécurité sociale. Elle devrait être également largement rejetée.

Marie-Pierre Bourgeois