Budget de la Sécurité sociale: François Bayrou active son second 49.3

Après avoir déclenché l'article 49.3 de la Constitution sur le budget de l'État, le Premier ministre utilise pour la seconde fois cette disposition sur le projet de finances de la Sécurité sociale ce lundi 3 février.

Et de deux. En une seule après-midi, François Bayrou a utilisé l'article 49.3 d'abord sur le budget de l'État puis de la Sécurité sociale.

Au point mort depuis le renversement de Michel Barnier en décembre, ces budgets sont donc adoptés sans vote comme le permet la Constitution. Le Premier ministre va encore avoir recours au dispositif de 49.3 sur le second volet de la budget de la sécu ce mercredi et ce vendredi.

Des motions de censure sans grand risque

Toujours mercredi, le locataire de Matignon va devoir affronter une motion de censure déposée par La France insoumise. Soutenu par les communistes et les écologistes, le texte ne sera pas voté par les socialistes. Quant au Rassemblement national, il réserve sa décision. Mais sans les voix du PS et du RN, la motion de censure n'a quasiment aucune chance de faire tomber François Bayrou.

Une fois les différentes motions rejetées, les budgets de l'État et de la Sécurité sociale seront définitivement adoptés. De quoi permettre à François Bayrou de sortir de l'ornière après des premiers pas très difficiles.

Le centriste pourra aussi se vanter d'avoir réussi là où Michel Barnier a échoué et d'être parvenu à doter la France de budgets. Depuis 1958, jamais la France n'avait été sans budget à la fin du mois de décembre.

Moins de pression sur Bayrou

Le locataire de Matignon affrontera cependant d'ici la mi-février une autre motion de censure décorrélée des budgets. Soucieux de ne pas prêter le flanc à un accord avec le gouvernement, les socialistes ont décidé d'en déposer une "au nom des valeurs" une fois la séquence budgétaire achevée.

Les députés du parti à la rose ne digèrent pas la sortie du Premier ministre sur "la submersion" migratoire à Mayotte et dans d'autres départements. Ce texte devrait être largement soutenu par l'ensemble du Nouveau Front populaire.

Mais sans soutien de la majorité ou du RN, la motion n'a là non plus aucune chance de renverser François Bayrou. Le patron du Modem devrait alors être assuré de passer encore au moins quelques semaines à la tête du gouvernement.

Marie-Pierre Bourgeois