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Parlement

Affaire Benalla: la commission d'enquête de l'Assemblée ne remettra pas de rapport

La présidente de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet,, le 25 juillet 2018 à l'Assemblée nationale

La présidente de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet,, le 25 juillet 2018 à l'Assemblée nationale - GERARD JULIEN / AFP

Après avoir implosé en plein vol sur fond de désaccords, la commission d'enquête de l'Assemblée nationale a indiqué qu'elle ne publierait pas de rapport dans le cadre de l'affaire Benalla.

Quatre jours d'auditions pour aboutir à un simple compte rendu. La commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'affaire Benalla a clos mercredi 1er août ses travaux sur un constat de désaccords et ne produira pas de rapport formel. Une décision confirmée par Richard Ferrand, président du groupe LaREM à l'Assemblée, dans un entretien au Monde mercredi.

Rupture après le renoncement de Larrivé

La commission des Lois, qui s'était dotée de pouvoirs d'enquête sur cette affaire concernant l'ex-collaborateur de l'Elysée, a simplement voté la publication des comptes rendus des auditions menées quatre jours durant, la semaine dernière.

"En l'absence du co-rapporteur LR Guillaume Larrivé, la commission d'enquête ne remettra donc pas de rapport formel", avait justifié Richard Ferrand auprès de nos confrères du Monde.

En effet le co-rapporteur et député LR de l'Yonne Guillaume Larrivé, avait indiqué le jeudi 26 juillet son renoncement, précisant qu'il était "contraint de suspendre sa participation à ce qui n'est devenu hélas qu'une parodie", évoquant le "destin funeste" de cette commission avec "des auditions bâclées, des pièces non demandées" et des "travaux empêchés" selon lui par la majorité.

Une rupture qui avait amené le reste de l'opposition à claquer la porte dans son sillage, fustigeant notamment le refus de la majorité d'auditionner '"toute la chaîne hiérarchique" de l'Elysée.

De son côté la co-rapporteure (LaREM) Yaël Braun-Pivet, également présidente de la commission des Lois, s'était déclarée satisfaite du travail mené jusque là: "Je suis fière de ce que nous avons fait, nous avons mené en un temps record 11 auditions" et sur "plus de 500 questions", "plus des deux tiers" venaient des oppositions, déplorant tout de même au passage que "certains" aient voulu faire de la commission d'enquête "une tribune voire un tribunal politique."

Le Sénat, lui, poursuit ses travaux

La commission des Lois du Sénat, elle, poursuit ses travaux et a annoncé mercredi qu'elle reprendrait ses auditions en septembre, après avoir déjà auditionné Christophe Castaner en tant que délégué général de LaREM le mardi 31 juillet.

 "La commission des lois n’a pas été, à ce stade, en mesure de lever les doutes sur les missions réelles de monsieur Benalla au sein du cabinet du chef de l’Etat, ni de répondre à toutes les interrogations sur les conditions de l’organisation de la sécurité du président de la République", a déclaré le co-rapporteur Jean-Pierre Sueur (PS). 

Ces auditions ont pour objectif de "lever les incohérences qui demeurent", a précisé de son côté le président de la commission Philippe Bas (LR).

M. F. avec AFP