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Parlement

Affaire Benalla: et maintenant?

La commission d'enquête du Sénat a auditionné Alexandre Benalla ce mercredi.

La commission d'enquête du Sénat a auditionné Alexandre Benalla ce mercredi. - AFP

L'audition de l'ancien chargé de mission de l'Elysée était le point culminant du travail de la commission d'enquête du Sénat. Mais son travail n'est pas fini pour autant.

C'était l'audition la plus attendue de la commission d'enquête du Sénat: mercredi matin, Alexandre Benalla a été entendu par les sénateurs. Pendant 2h30, ces derniers ont essayé d'éclaircir les fonctions réelles de l'ancien chargé de mission de l'Elysée. Malgré une myriade de questions d'un côté et les réponses visiblement préparées d'Alexandre Benalla, les sénateurs sont sortis frustrés de l'audition, avec l'impression de ne pas avoir obtenu les éclaircissements désirés. L'intéressé en dira-t-il davantage devant les juges? Son audition est prévue le 28 septembre prochain, et concernera cette fois les événements du 1er mai dernier pour lesquels il a été mis en examen. 

Que va devenir la commission du Sénat, dont le travail a été révélé cet été au grand public? Constituée pour une durée de six mois, elle a déjà auditionné 25 personnes. "Il y aura encore quelques auditions mais elle seront de moindre importance", a annoncé Patrick Kanner, sénateur PS membre de la commission des Lois ce mercredi soir sur notre antenne.

Un rapport à l'automne

Selon L'Opinion, les personnes qui pourraient être convoquées sont le préfet de Haute-Marne et ancien directeur du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), une ancienne cheffe du GSPR, le Groupement de sécurité de la présidence de la République, ainsi que le directeur de la sécurité du PSG. Patrick Kanner indique que des universitaires, chercheurs spécialistes de la sécurité pourraient également être conviés, afin d'étudier de plus près le sujet de la sécurité à l'Elysée.

Une fois ces auditions passées, "on va engranger tout ce qu'on a appris", explique Patrick Kanner. "On va laisser retomber les particules, on va combiner le contenu des auditions – qui représentent des dizaines et des dizaines d'heures de travail". Suivra un rapport, vraisemblablement remis à l'automne, dans lequel la commission établira un diagnostic sur la question de la sécurité du président. "Il aboutira à des préconisations qui n'iront peut-être pas dans le sens de ce que souhaitait la présidence", avertit le sénateur. Les élus de la commission défendent un système de sécurité passant par le ministère de l'Intérieur, là où l'Elysée "souhaite visiblement un système autonome".

Une chose est sûre: "Notre travail ne sera pas vain", assure Patrick Kanner. La commission d'enquête de l'Assemblée, elle, avait finalement été dissoute en juillet dernier, quatre jours après sa constitution. Elle n'avait pas même pas remis de rapport.

Ariane Kujawski