Mélenchon reste opposé à la prolongation de l'état d'urgence et à Sentinelle

Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale. - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
Au lendemain de l'attentat de Londres, l'ex-candidat à l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon réitère son opposition à l'état d'urgence, en vigueur en France puis novembre 2015. "La seule appréciation qu'on puisse avoir sur un moyen, c'est son efficacité", a-t-il relevé au Grand Rendez-vous CNews-Europe1-Les Echos.
Selon lui, ce dispositif, qui devrait être reconduit jusqu'au 1er novembre, a donné lieu à "toutes sortes de débordements et a été utilisé pour beaucoup pour neutraliser des militants". "Les spécialistes disent que la prolongation de l'état d'urgence amoindrit les anticorps républicains", a souligné le candidat à Marseille.
"Sentinelle est extrêmement coûteuse"
Il plaide également pour la suppression des opérations Sentinelle, qui implique des centaines de militaires pour protéger des sites et faire des rondes dans des lieux publics.
"Les militaires doivent prendre en charge des tâches militaires, l'opération Sentinelle est extrêmement coûteuse en temps, en usure psychologique", fait-il valoir. "Le critère décisif, c'est la perte de temps, la disproportion", martèle-t-il.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon se dit défavorable à la volonté d'Emmanuel Macron de créer autour de lui une "task force" pour lutter contre le terrorisme et Daesh. Jusqu'ici, "la lutte antiterroriste n'a pas été abandonnée à des amateurs, dans le chaos et le désordre", assure-t-il.
"Que le président de la République veuille augmenter le niveau de concentration autour de sa personne, à mon avis, est une erreur. Ce sont des tâches précises qui reposent pour beaucoup sur du renseignement", explique le porte-voix de la France insoumise. "Sil concentre trop, il va prendre en ligne directe des responsabilités qu'il n'est pas bon de prendre. Ce n'est pas au président d'être le 'chefissime' de la sécurité", a ajouté Jean-Luc Mélenchon.