"Respecter les vies privées": Mathilde Panot justifie le refus de LFI d'accréditer le journaliste du Monde Olivier Pérou

La cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, a justifié ce lundi 25 août sur BFMTV-RMC le refus par son mouvement d'accréditer à ses universités d'été le journaliste du Monde Olivier Pérou, co-auteur avec sa confrère Charlotte Belaïch (Libération) d'un livre-enquête sur le fonctionnement interne de La France insoumise.
"Il existe un code de déontologie dans le journalisme. Le code de déontologie est de s’appuyer sur des faits, de faire du contradictoire et de respecter les vies privées", a déclaré Mathilde Panot, alors que son mouvement s'oppose très vivement au contenu de cet ouvrage.
"C'est non"
Intitulé "La meute" (Flammarion), celui-ci s'appuie sur plus de 200 témoignages pour raconter le mouvement de l'intérieur, en décrivant notamment la violence qui s'y exerce, la toute-puissance du chef Jean-Luc Mélenchon et le sort réservé aux voix trop dissonantes.
"Nous avons dit à la rédaction du Monde qu’elle était la bienvenue, nous avons d’ailleurs accrédité un photoreporter du Monde, donc il n’y avait aucun problème à ce que Le Monde puisse couvrir notre événement. Mais lorsque vous avez un journaliste qui nous compare à une secte, qui compare les insoumis à des animaux, et qui surtout expose nos familles et nos enfants, c’est non", a encore expliqué Mathilde Panot.
Un discours en droite ligne des propos tenus par Jean-Luc Mélenchon deux jours plus tôt sur BFMTV. Depuis Châteauneuf-sur-Isère, près de Valence, où se déroulaient les universités d'été de LFI, le leader du mouvement a dénoncé un ouvrage fait d'"insultes", de "mises en cause de la vie privée" et de "diffamations", même si les insoumis n'ont pas porté plainte pour ce motif.
"Méthodes inadmissibles"
En réaction à la décision de LFI, Le Monde a dénoncé une "entrave caractérisée à la liberté de la presse et à l'accès à l'information" par la voie de son directeur Jérôme Fenoglio. Si le quotidien n'a pas pu envoyer de journaliste chargé du suivi de la gauche, Libération était sur place par la présence d'un autre rédacteur que Charlotte Belaïch. Celui-ci s'est finalement retiré des universités d'été vendredi 22 août après avoir couvert l'événement pendant deux jours. Une manière pour Libération de manifester son opposition à la non-accréditation d'Olivier Pérou.
Plus tôt, plusieurs journalistes suivant les universités d'été de LFI avaient dénoncé dans un communiqué des "méthodes inadmissibles", écrivant notamment: "il n'est pas acceptable qu'un parti politique choisisse ses journalistes."
Aussi, une trentaine de sociétés de journalistes, dont celle de BFMTV, ont dit leur opposition au choix de LFI.