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Règlements de compte à l'UMP: Fillon en ligne de mire

François Fillon est au coeur des accusations des copéistes et sarkozystes: il serait à l'origine des fuites.

François Fillon est au coeur des accusations des copéistes et sarkozystes: il serait à l'origine des fuites. - -

Factures téléphoniques, billets d'avions, salaires controversés… Ces derniers jours, les révélations se sont accumulées du côté de l'UMP. Désormais, les critiques se concentrent autour de François Fillon, accusé d'être à l'origine des fuites.

Les factures téléphoniques de Rachida Dati, l'emploi de Nadia Copé, le salaire de Geoffroy Didier… Les accusations pleuvent sur les cadres de l'UMP, soupçonnés d'avoir facturé divers services à leur parti. Si l'audit dont les résultats ont été publiés mardi laisse une chance au parti de s'en sortir financièrement, cela n'a pas empêché les ténors de l'UMP de contre-attaquer violemment.

La guerre est déclarée, et du côté des sarkozystes de la première heure comme chez les copéistes, on accuse François Fillon être à l'origine du grand déballage de ces derniers jours. L'ancien Premier ministre serait le responsable des fuites des différents soupçons. Il aurait profité du départ de Jean-François Copé pour aller dénicher des dossiers embarrassants.

Mercredi, Rachida Dati l'a ainsi accusé François Fillon d'user de "méthodes de voyous". "Je sais que je suscite de la haine chez François Fillon et certains de ses proches. Je l’ai encore vécue pendant les dernières municipales. Mais la théorie de la 'bonne apparence' dont se sert allègrement François Fillon n’autorise pas tout, y compris des méthodes de voyous!", a-t-elle dénoncé sur son compte Twitter.

L'hygiène de vie, remède miracle?

Claude Goasguen estime lui aussi sur BFMTV que "on a peut-être fait une erreur en ne laissant pas Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin seuls pour gérer l'UMP. On voit bien que les amis de François Fillon n'ont pas digéré la défaite contre Jean-François Copé, et ça pourrit l'atmosphère. Il aurait fallu mettre deux protagonistes qui n'y étaient pour rien." L'intéressé, lui, dément être à l'origine des fuites, rapporte Le Parisien. Mais il reste silencieux.

Au grand déballage personnel, s'ajoutent les découvertes financières. Outre le montant de la dette, de 74,5 millions, dévoilé mardi à l'occasion du bureau politique hebdomadaire, l'audit a surtout dévoilé que de l'argent circulait à l'UMP sans comptabilité rigoureuse. Exemple: une "caisse de solidarité", visant à venir en aide à "tout élu en difficulté, que ce soit politiquement ou personnellement" a été mis au jour au groupe UMP à l'Assemblée nationale. Seul problème: deux prêts ont été faits après les législatives de 2012, dont aucune trace ne subsiste. La raison des emprunts – d'un montant de 50.000 euros - reste elle aussi inconnue, tout comme l'avancement du remboursement, a confié à BFMTV Etienne Blanc, qui a réalisé l'audit du groupe parlementaire.

Face à une telle déroute, certains réclament la fin des hostilités. Effaré, Bruno Le Maire, a préféré, plutôt que de prendre part d'un côté ou de l'autre, donner un conseil à ses amis du parti: "Je recommande à tous mes amis de l'UMP d'avoir une hygiène de vie un peu plus saine. Qu'ils fassent du sport, qu'ils prennent leurs baskets, qu'ils se détendent, qu'ils se couchent tôt, qu'ils s'occupent de leur famille, de leurs enfants. Qu'ils prennent des vacances! Qu'ils se reposent..." Pas sûr que cela suffise à reconstruire un parti en morceaux.

Ariane Kujawski