"Où est la République exemplaire?": Valérie Pécresse déplore l'augmentation du budget de l'Élysée

La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse lors d'une conférence de presse, le 13 juin 2024 à Paris. - JULIEN DE ROSA / AFP
La présidente Les Républicains de la région Île-de-France Valérie Pécresse dénonce ce samedi 12 octobre sur son compte X l'augmentation du budget de l'Élysée, alors que le Premier ministre Michel Barnier a présenté jeudi le projet de loi des finances 2025 marqué par 60 milliards d'euros d'économies.
"Petit mouvement d’humeur matinal: les dotations des régions vont baisser en 2025 de 5%… mais on apprend que les budgets du Parlement et de l’Élysée augmenteront de 1,7% et de 2,5%. Avec 41 ministres au gouvernement?", déplore la présidente de région, alors que les régions, les départements et les communes vont devoir participer à l’effort budgétaire à hauteur de 5 milliards d'euros en 2025.
"Elle est où la République exemplaire? #EconomiesPourTous", s'agace Valérie Pécresse.
Des efforts demandés dans de nombreux secteurs
Le projet de budget présenté par le chef du gouvernement, et qui doit être encore débattu à l'automne par le Parlement, prévoit 40 milliards d'euros de réductions de dépenses ainsi que 20 milliards de hausses d'impôts, destinées à faire baisser le déficit qui devrait atteindre 6,1% du PIB en 2024, très loin des 3% exigés par Bruxelles.
De nombreux secteurs sont concernés par les coupes budgétaires puisque 2.201 postes de fonctionnaires seront supprimés, notamment dans l'Éducation nationale, et qu'il sera notamment demandé aux ministères 5 milliards d'économies par amendement et le gel des crédits.
Les aides à l'apprentissage subiront un coup de rabot, comme les allègements de cotisations sociales des entreprises, tandis que la Sécurité sociale devra dégager 15 milliards d'euros d'économies. Des efforts qui ont été dénoncés, notamment par les syndicats enseignants.
Les régions sont aussi concernées. "Les collectivités territoriales prendront leur juste part aux efforts de maîtrise du solde public. Cette contribution passera par différentes mesures mettant à contribution les collectivités territoriales, notamment les plus grandes d’entre elles, qui sont inscrites dans le PLF 2025", indique le texte.
"Dotation supplémentaire" demandée après la dissolution
L'Élysée, l'Assemblée nationale et le Sénat ne sont en revanche pas concernés par ces économies. Dans le projet de loi de finances 2025, 125,6 millions d'euros sont alloués pour la présidence de la République en 2025, alors qu'elle avait perçu 122,5 millions un an plus tôt, 617,9 millions pour l'Assemblée nationale, contre 607,6 en 2024, et 359,4 millions d'euros pour le Sénat en 2025 contre 353,4 millions en 2024.
Pourquoi un tel régime d'exception? La députée macroniste du Haut-Rhin Brigitte Klinker assure auprès de Libération que ces hausses sont uniquement destinées à compenser la hausse des prix. "Historiquement, il y avait une indexation de la dotation de l’État sur l’inflation", rappelle-t-elle.
Auprès de BFMTV, l'Élysée précise que "dans la construction de son budget 2025, la présidence a strictement appliqué les taux d'inflation fixés comme objectif par Bercy aux ministères à savoir 1,6% pour le fonctionnement et l'investissement et 3,1% pour la masse salariale. L'enveloppe dédiée à l'activité du président de la République pour l'année à venir sera quant à elle inchangée".
Il est aussi précisé qu'"entre 2023 et 2024, l’augmentation de la dotation allouée à la Présidence de la République a été de +10,95% soit 12 millions d’euros contre +2,5% entre 2024 et 2025, soit 3 millions d’euros. L’augmentation du budget a donc été divisée par 4".
L'Assemblée nationale avait par ailleurs en septembre annoncé vouloir demander une "dotation supplémentaire" de 28,54 millions d'euros à l'État pour compenser l'impact de la dissolution sur son budget de fonctionnement en 2024.
"La dissolution a été demandée par le Président de la République, il est donc logique que ce soit le budget de l'État qui le prenne en compte", avait estimé auprès de l'Agence France presse la première questeure Christine Pirès Beaune (PS).