60 milliards d'économies budgétaires en 2025: les premières pistes du gouvernement Barnier

Le gouvernement précise les contours du projet de loi de finances pour 2025 quelques heures après l'avoir transmis au Haut Conseil des finances publiques (HCFP). Au lendemain du discours de politique générale de Michel Barnier, Matignon et Bercy en ont dit un peu plus sur les deux textes financiers, avec le PLFSS, qui seront présentés en Conseil des ministres jeudi prochain. Le montant, inédit, du redressement des finances publiques ambitionné pour l'année 2025 s'élève donc à 60 milliards d'euros dont un peu plus de 40 milliards sont liés à des économies et un peu moins de 20 milliards à des augmentations de recettes.
Cet effort doit permettre de ramener le déficit, attendu à 6,1% en 2024, à 5% dès l'année prochaine pour revenir sous les 3% à l'horizon 2029. Le PLF table sur un déficit de 5,2% car certaines mesures d'économies et de recettes à hauteur de 6 milliards d'euros n'ont pas pu être intégrées dans le texte initial: elles seront donc soumises par amendements lors des débats dans l'hémicycle afin de correspondre à l'objectif de 5%.
Pour établir ce budget 2025, le gouvernement s'est basé sur une hypothèse de croissance "prudente" de 1,1% en 2024 et en 2025 tandis que la projection d'inflation prévoit un ralentissement de la hausse des prix de 2,1% à 1,8% entre 2024 et 2025 grâce à des prix alimentaires stables et des prix énergétiques en baisse. Attendue à 107% du PIB en 2024, la dette publique continuerait de progresser pour s'établir sous les 115% l'année prochaine tandis que le total des dépenses serait légèrement supérieur à 1.700 milliards d'euros pour des recettes estimées à 1.560 milliards d'euros: le ratio des dépenses publiques sur le PIB passerait de 56,8% à 56,3% sur un an.
L'indexation des retraites reportée au 1er juillet
Si aucun détail n'a été donné sur les hausses d'impôts envisagées, un effort fiscal sera bien demandé aux grands groupes et grandes entreprises ainsi qu'aux Français aux revenus les plus élevés, Bercy insistant sur son caractère "exceptionnel et donc transitoire". D'autres mesures sur les véhicules thermiques ou très polluants ainsi que les transports particulièrement émetteurs apporteront des recettes supplémentaires.
Du côté des dépenses, toutes les administrations publiques seront mises à contribution. Cinq milliards d'euros d'économies supplémentaires seront demandés aux différents ministères, en plus des 15 milliards d'euros figurant dans les lettres plafond. De même, des mesures de ralentissement de la dépense de l'ordre d'un milliard d'euros seront demandées aux opérateurs de l'État. Les dépenses des collectivités locales seront quant à elles lissées. Des réductions d'effectifs sont également envisagées, "tout en préservant les priorités des ministères régaliens".
Enfin, les administrations de Sécurité sociale contribueront notamment par le biais d'un report de l'indexation des retraites au 1er juillet. L'objectif national des dépenses nationales de l'Assurance maladie progressera tout de même de 2,8%, soit à un rythme supérieur à l'inflation.