"L'austérité c'est baisser les salaires de tous les fonctionnaires": le ministre de l'Economie défend son Budget de "redressement"

Le gouvernement Français a pris en compte, dans l'élaboration du budget 2025, le "regard attentif" que portent les agences de notation sur le pays, a indiqué le ministre de l'Economie Antoine Armand vendredi, alors que Fitch doit dévoiler son diagnostic. "Quand on est ministre de l'Economie et des Finances de la France, on ne fait pas une politique pour des agences de notation mais on regarde évidemment quel est le climat international et quel regard les instituts portent sur la France", a indiqué Antoine Armand sur France 2.
"Et ce regard, il est attentif" car "face à la dette colossale que nous avons, face aux déficits qui continuent de filer, nous devons prendre des mesures".
Des mesures qui passent par une réduction avant tout de la dépense publique, a expliqué le ministre.
"Budget de redressement"
Alors que le texte arrive ce vendredi à l'Assemblée et est qualifié de "super austérité" par des oppositions de gauche, le ministre de l'Economie réfute ce terme. "J'étais lundi et mardi avec mes homologues européens, j'ai rencontré des représentants de pays qui ont fait des Budgets d'austérité, raconte Antoine Armand. Vous savez ce que c'est un Budget d'austérité ? C'est un Budget dans lequel on coupe les salaires des fonctionnaires de 25%. Ce n'est pas comparable de baisser les salaires de tous les fonctionnaires comme ça a été fait dans certains pays et de dire "oui nous n'allons pas embaucher plus de fonctionnaires alors qu'on essaie de faire des économies"."
Le patron de Bercy parle lui d'un "budget de redressement" qui consiste à stabiliser les déficits en baissant la dépense de 40 milliards d'euros "pour se redonner de l'air".
Pour les seuls services de l'Etat, le texte qui sera présenté dans les jours à venir au Parlement prévoit la suppression de 1.196 postes : ce solde comprend notamment 4.000 suppressions de postes d'enseignants et 505 au Budget et aux Comptes publics d'une part, tandis qu'en parallèle, 2.000 accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) seraient recrutés, 619 emplois seraient créés à la Justice ou encore 630 dans l'Armée. Par ailleurs, 1.005 postes d'opérateurs de l'Etat (comme les grands établissements publics) seraient supprimés.
