Législative dans le Doubs: attaqué, Sarkozy va devoir trancher

Le président de l'UMP Nicolas Sarkozy - Philippe Huguen - AFP
Le constat est sévère: la seule partielle perdue pour l'UMP est celle qui a eu lieu après l'élection de Nicolas Sarkozy le 29 novembre dernier. En écho, dans le Doubs dimanche, le PS a lui mis fin à une série de douze défaites électorales consécutives. Dimanche soir, Nicolas Sarkozy s'est contenté de féliciter les handballeurs français sans commenter le scrutin qui venait de bouter son représentant.
Du côté du parti, cet échec est plutôt perçu comme un avertissement pour Nicolas Sarkozy et l'on (NKM notamment) insiste sur un territoire "historiquement à gauche" pour minimiser le résultat. Ainsi, le député des Français de l'étranger Thierry Mariani insiste pour ne pas "tirer de conséquences nationales" d'un scrutin local. "Deux mois, c'est trop court" pour voir dans ce résultat un désaveu à l'encontre de Nicolas Sarkozy juge son proche Henri Guaino.
Mais il se fait aussi tranchant: "maintenant qu'il est là, il va falloir que ça marche, tout faire en tout cas pour que ça réussisse. Sinon ce sera une catastrophe pour la démocratie de laisser vide tout l'espace entre un PS en ruines et le FN".
Attaqué, Sarkozy va devoir trancher
Sans surprise, le vice-président du Front national Florian Philippot est le premier, avec sa candidate Sophie Montel, a attaqué l'ancien président de la République. "Ce doit être une très mauvaise journée pour Nicolas Sarkozy puisque le Qatar a perdu face à la France (en finale du Mondial de handball, ndlr) et son candidat n'est pas au second tour, a ainsi raillé Florian Philippot sur BFMTV. Son retour est un échec total, ça se confirme".
Alors que Marine Le Pen et Manuel Valls s'étaient rendus dans le Doubs pour soutenir le candidat de leur famille politique, Nicolas Sarkozy avait laissé Xavier Bertrand et Bruno Le Maire représenter l'UMP. A cette occasion, même ses amis s’interrogeaient à haute voix: "Que lui arrive-t-il?". "La magie s'est envolée", jugeait de son côté Eric Ciotti quand le juppéiste Hervé Gaymard critiquait ouvertement l'ancien chef de l'Etat dans les colonnes du Parisien.
Sarkozy à l'origine du "ni-ni"
Mais les soucis ne sont pas terminés. Nicolas Sarkozy est aujourd'hui confronté à un double défi: préserver l'unité de son parti divisé face au FN et rétablir son image de rempart anti-Le Pen en vue de la primaire à droite de 2016 qui se profile déjà. Alors qu'il était président de la République, lors des cantonales de 2011, c'est Nicolas Sarkozy lui-même qui avait préconisé le "ni-ni" en réponse au front républicain.
Mardi, le président de l'UMP devra trancher pour son camp et sa position dira beaucoup de la virulence de la claque reçue.