Course à la présidence LR: Michel Barnier va soutenir Bruno Retailleau

L'ancien locataire de Matignon annoncera dans les prochains jours son ralliement à Bruno Retailleau qui cherche à devenir le président des Républicains. Le ministre de l'Intérieur peut se targuer du soutien de presque tous les poids lourds de son camp.

Et encore un pour le ministre de l'Intérieur. Bruno Retailleau va recevoir dans les prochains jours le soutien de l'ex-Premier ministre Michel Barnier dans la course à la présidence des Républicains, d'après des informations de Politico confirmées par BFMTV.

De quoi donner encore un peu plus le sourire au locataire de la place Beauvau. Depuis son entrée en campagne pour devenir président des LR, l'ex-président des sénateurs Les Républicains peut se vanter d'être parvenu à décrocher une jolie liste de soutiens, du patron du Sénat Gérard Larcher, au numéro 1 des Hauts-de-France Xavier Bertrand, en passant par l'ex-Premier ministre François Fillon.

Wauquiez loin du compte

Son concurrent Laurent Wauquiez, lui, fait grise mine. On ne compte guère que l'ex-ministre Nicolas Daragon, maire de Valence et Florence Portelli, maire de Taverny, à le soutenir.

Mais le quinquagénaire est loin de s'avouer vaincu et continue de battre la campagne en misant tout sur le vote des militants qui devront se prononcer le week-end du 17 et 18 mai. Là où Bruno Retailleau a plutôt choisi de faire une campagne basée ses soutiens, Laurent Wauquiez mise sur une campagne de terrain pour séduire les militants.

À ce jeu-là, le dirigeant des députés de droite a une longueur d'avance. Président des LR de 2017 à 2019, il avait à l'époque sillonné les fédérations tout en nommant les patrons de chaque département, soit autant de visages bien identifiés des militants.

Montée de la température

Si Bruno Retailleau et le patron des députés LR ont chacun adopté une stratégie différente, cela n'empêche pas les passes d'armes entre les deux hommes. Laurent Wauquiez a attaqué à plusieurs reprises le ministre de l'Intérieur sur ses marges de manœuvre à son poste.

"Moi, je ne dois rien à Bayrou", a par exemple lancé l'ancien président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes lors du congrès des Jeunes LR.

"J'ai une parole très libre", a encore insisté à plusieurs reprises Laurent Wauquiez, comme ce mardi dans les colonnes de Valeurs actuelles, sous-entendant que ce n'était pas le cas de Bruno Retailleau, lié au sort du Premier ministre.

Barnier met en garde contre une guerre des chefs

Réponse de son concurrent sur RTL quelques jours plus tôt: "Peu me chaut. Les chiens aboient, la caravane passe".

Preuve cependant que personne n'a intérêt à ce que la concurrence entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ne tourne à l'affrontement: lors d'un déjeuner autour de ses ex-ministres ce mardi, Michel Barnier a appelé à éviter toute guerre des chefs.

"Je ne veux pas d'un duel avec Bruno Retailleau, je veux un duo", a plaidé de son côté le président des députés LR ce mercredi sur BFMTV-RMC.

Il faut dire qu'après treize ans dans l'opposition, personne ne pardonnerait à l'un comme à l'autre d'abîmer le retour des ministres LR au gouvernement.

Loïc Besson et Marie-Pierre Bourgeois