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Les Républicains

"Les chiens aboient, la caravane passe": montée des tensions entre Retailleau et Wauquiez

Le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, et le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau

Le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, et le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau - Ludovic MARIN / AFP

Bruno Retailleau a haussé le ton face à Laurent Wauquiez ce mercredi, répondant ainsi aux piques de son adversaire pour le Congrès LR.

La campagne pour la présidence du parti Les Républicains (LR) vient-elle de prendre un tournant? Jusqu'ici, Bruno Retailleau, candidat contre Laurent Wauquiez, ne s'était pas distingué par un ton particulièrement offensif, laissant l'initiative à son adversaire qui se présente lui-même en "challenger" et le cible depuis plusieurs semaines sur sa liberté de parole comme ministre de l'Intérieur ou la supposée difficulté à avoir des résultats dans ce gouvernement à la sauce macroniste-LR.

Le patron de la place Beauvau s'est fait plus mordant ce mercredi 12 mars sur RTL. En début d'interview, il promet: "Plus on m'agressera, plus on tentera de me déstabiliser, plus je serai zen et bon camarade." Mais, après avoir défendu ses résultats, il finit par lâcher: "Peu me chaut. Les chiens aboient, la caravane passe."

"Je pense que c'était une phrase malheureuse et je suis sûr qu'il la regrette", répond Laurent Wauquiez dans la soirée lors d'une réunion publique à Provins (Seine-et-Marne).

"On n'est pas adversaires"

Dans une élection où aucun des deux impétrants ne veut prendre la responsabilité d'une "guerre des chefs" à la Copé-Fillon ou à la Balladur-Chirac, le chef des députés LR joue le bon élève: "On n'est pas adversaires. Il ne faut pas qu'il y ait d'attaque, pas de phrases avec des mots qui peuvent être blessants."

Pour le reste, l'ancien patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes reste sur sa stratégie, visant une fois de plus la liberté de parole de Bruno Retailleau à travers le dossier algérien, alors que les tensions ont été criantes entre Alger et Paris ces derniers mois.

Reprochant à Emmanuel Macron d'avoir refusé de dénoncer l'accord de 1968 avec l'Algérie, qui donne un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d'emploi, il appelle à faire l'inverse. Une façon de démontrer sa "parole libre", non-entravée par une quelconque solidarité gouvernementale.

Baptiste Farge avec AFP