"Je ne crois pas à une primaire": Barnier réunit ses anciens ministres pour préparer la présidentielle de 2027

L'ancien Premier ministre Michel Barnier le 10 mars 2025 aux obsèques de Jean-Louis Debré à Paris. - Ludovic Marin
Les premières retrouvailles depuis la motion de censure. L'ancien Premier ministre Michel Barnier, renversé en décembre dernier, a convié ce mardi 25 mars les membres qui ont participé à son gouvernement, du moins ceux qui ne sont plus en poste actuellement "pour ne pas les mettre en porte-à-faux", a appris BFMTV auprès de participants.
L'accueil a été assez chaleureux de la part de l'ancien locataire de Matignon, qui a commencé par un tenir un petit discours pour dire où en était sa situation, et revenir sur ce qui s'était passé lors du vote de la motion de censure à l'Assemblée nationale.
"Pas de nostalgie"
Michel Barnier a également appelé chacun à être fiers d’avoir constitué le premier gouvernement qui a lancé le socle commun après les élections législatives anticipées de l'été 2023.
"Il ne faut pas avoir de nostalgie mais regarder devant", a lancé l'ancien ministre, "la nostalgie est toujours mauvaise conseillère en politique".
Il a donc insisté sur "la nécessité d'un socle commun qui perdure", "on a réussi à construire une union avec des sensibilités différentes, il faudra que ça se poursuive aux municipales et à la présidentielle".
"Le socle commun est le seul qui peut faire face aux extrêmes", juge encore Michel Barnier.
"Je ne crois pas à une primaire mais à un accord"
Ce dernier a également confié aux participants avoir été marqué par plusieurs instituts de sondages qui donnent l’hypothèse d'un second tour à la présidentielle entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
"On aura une responsabilité de faire le socle le plus large possible pour éviter ça", glisse-t-il encore.
Michel Barnier a toutefois expliqué qu'il ne voyait pas comment pouvait s’organiser une primaire, en référence à celles organisées par Les Républicains en 2016 et 2021 à laquelle il a participé: "pas possible de revivre une expérience comme ça". Il a d'ailleurs considéré qu'il fallait éviter une guerre des chefs alors que se tient le duel entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez pour la présidence du parti.
"Je ne crois pas à une primaire mais à un accord", soutient l'ancien Premier ministre, mettant notamment en garde contre l'idée d’un parti unique hégémonique, "ça ne marchera que si c’est une coalition de partis".
"Il faudra avoir en tête qu’on gouvernera à plusieurs", affirme-t-il.
Un livre prévu pour juin
Sans être explicite, l'ancien chef du gouvernement n'a pas totalement caché son ambition aux participants du déjeuner: incarner ce rassemblement. Michel Barnier a en effet cité un certain nombre de candidats potentiels déjà identifiés pour 2027, et il s'est mis dans la liste. Ses convives lui ont d’ailleurs fait remonter qu’une fois retournés dans leurs circonscriptions, les Français ne tarissaient pas d’éloge sur lui et sa "stature d’homme d'État".
Hasard du calendrier, Michel Barnier sortira en juin Ce que j’ai appris de vous, un livre qu’il avait entrepris avant sa nomination à Matignon revenant sur plusieurs épisodes de sa vie politique et qu’il a bien sûr enrichi de nombreux épisodes depuis. L'occasion de se lancer dans un "Tour de France" de séances de dédicaces ce qui n'a pas manqué de faire réagir un participant: "le message qu’on a tous bien reçu, c’est que ce n’est pas un ancien Premier ministre à la retraite".