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Les Républicains

"Bilan pauvre", pas de "méthode sérieuse"... Comment les députés LR qui ont voté contre la confiance justifient leur choix

Laurent Wauquiez à l'Assemblée nationale, ce lundi 8 septembre.

Laurent Wauquiez à l'Assemblée nationale, ce lundi 8 septembre. - MARTIN NODA

13 des 49 députés Les Républicains n'ont pas accordé leur confiance ce lundi à François Bayrou, provoquant la chute du gouvernement dans lequel figure le chef de leur parti Bruno Retailleau.

Ils avaient "liberté de vote", selon le chef de file des députés Les Républicains Laurent Wauquiez. Ce lundi 8 septembre, les élus LR se sont exprimés en ordre dispersé sur la confiance à accorder ou non à François Bayrou. Faute de majorité, le chef du gouvernement remettra sa démission à Emmanuel Macron ce mardi 9 septembre, après neuf mois à Matignon.

Parmi les 49 députés du groupe "Droite républicaine", 27 ont accordé leur confiance à François Bayrou, 13 se sont opposés et 9 se sont abstenus. Un choix embarrassant pour LR qui souhaitait soutenir un gouvernement dont la droite fait partie, tout en prenant ses distances avec des propositions budgétaires très impopulaires.

"D'accord sur le constat" mais "pas sur les solutions"

Guillaume Lepers, député de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne fait partie des députés Les Républicains qui n'ont pas accordé leur confiance au chef du gouvernement. Dans un communiqué, il déplore le manque de "sérieux" de la méthode de François Bayrou qui "a préféré nous demander de lui signer un chèque en blanc, avant même le début des débats".

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Via un communiqué, Guillaume Lepers regrette que "les orientations envisagées par François Bayrou ne reposent, encore une fois, que sur ceux qui travaillent ou qui ont travaillé toute leur vie".

Un argument partagé par Ian Boucard. Quelques minutes avant le vote de confiance, le député du Territoire de Belfort expliquait sur notre antenne "être d'accord sur le constat" de François Bayrou mais "pas d'accord sur les solutions qui ont été portées", comme "faire porter l'effort sur les Français qui travaillent". De son côté, la députée LR de la Loire Sylvie Bonnet estime que François Bayrou n'a pas "répondu aux urgences sociales ni aux défis économiques".

"Menacer de dissolution est irresponsable. Oui à la stabilité, mais avec un vrai cap: revaloriser le travail et assurer la justice sociale", écrit-elle sur ses réseaux sociaux.

Autre député LR qui n'a pas accordé sa confiance au chef du gouvernement: Fabien Di Filippo a tiré sur Franceinfo un "bilan pauvre" du passage de François Bayrou à Matignon. "Tout ce qui restera de son bilan, c'est des débats relativement calamiteux et tronqués sur la fin de vie et la suppression du Pass'Sport", constate le député de la 4e circonscription de la Moselle. "Il a (...) tué le débat budgétaire avec cette mesure sur les deux jours fériés qui a été vécu difficilement par la France du travail", regrette encore le parlementaire.

Parmi les figures des Républicains membres du gouvernement démissionnaire figurent la ministre de la Culture Rachida Dati, investie par le parti de droite pour l'élection municipale à Paris ou encore le président du parti Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur. Seront-ils reconduits par le successeur de François Bayrou? Ce dernier sera nommé par Emmanuel Macron "dans les tout prochains jours", promet le chef de l'État ce lundi soir, vers qui tous les regards sont désormais tournés.

Matthieu Heyman