Après la décision du Conseil constitutionnel, la macronie veut "partir sur des choses plus positives"

Aurore Bergé et des députés du groupe Renaissance le 15 février 2023 - Ludovic MARIN / AFP
Après des semaines très difficiles, la majorité présidentielle retrouve le sourire. La décision du Conseil constitutionnel qui a censuré certains points de la réforme mais a validé le recul de l'âge de départ à 64 ans, les députés Renaissance ne gâchent pas leur plaisir.
"On est évidemment soulagé. On va maintenant pouvoir partir sur des choses plus positives, moins cristallisantes", avance auprès de BFMTV.com le député Louis Margueritte.
"Un processus démocratique respectueux"
Il faut dire qu'après plus de 3 mois de contestation, un parcours législatif chaotique et un gouvernement à l'arrêt, la nouvelle a de quoi faire redescendre la pression. Seules les "mesures sociales" de la réforme comme l'index senior et l'expérimentation du CDI senior ont été retoqués. Emmanuel Macron veut désormais aller très vite et promulguer la loi dès ce week-end.
Les Sages ont certes bien reconnu le "caractère inhabituel" de l'accumulation des procédures choisies par le gouvernement pour restreindre les débats - des 50 jours maximum de débat au 49.3 à l'Assemblée nationale en seconde lecture en passant par le vote bloqué au Sénat. Mais ils n'ont pas jugé que ce choix "méconnaissait" les "exigences constitutionnelles".
Le député Marc Ferraci, un intime du président, se "félicite" ainsi de cette nouvelle, saluant "un processus démocratique respectueux de nos institutions".
"Continuer à réformer"
L'heure est donc à l'espoir de tourner définitivement la page malgré la menace d'une éventuelle validation du référendum d'initiative partagée. Si la première mouture a été rejetée ce vendredi soir par les membres du Conseil constitutionnel, les sénateurs de gauche misent beaucoup sur une seconde version, mieux ficelée juridiquement.
"Si quand on doit faire une réforme difficile, on doit à chaque fois passer par un référendum, la France sera la 20ème puissance mondiale dans quelques années. On doit continuer à réformer", avance ainsi François Patriat, le patron des sénateurs macronistes.
La majorité présidentielle veut désormais mettre le cap sur de nouveaux sujets, à commencer par l'augmentation du pouvoir d'achat des salariés.
"Exprimer un désaccord, c'est toujours faire preuve de dialogue"
Mais pour ce faire, il faut relancer les discussions avec les syndicats. Mais les centrales ont refusé avec fermeté la proposition de rendez-vous "dans un esprit de concorde" lancée par Emmanuel Macron. Pas de quoi doucher l'enthousiasme des élus Renaissance.
"Ce n'est pas parce qu'une rencontre n'est pas honorée qu'il n'y en aura pas d'autres. Exprimer un désaccord, c'est toujours faire preuve de dialogue", veut croire Prisca Thévenot, la porte-parole du groupe Renaissance à l'Assemblée.
Les syndicats, eux, ne désarment pas et mettent le cap sur le 1er-Mai, en espérant toujours faire céder le gouvernement.