Sébastien Lecornu souhaite un "gouvernement libre", "pas emprisonné par les partis"

Depuis la commune de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), le Premier ministre reconduit Sébastien Lecornu a fait part ce samedi 11 octobre de sa volonté de nommer "un gouvernement libre", comprenant des personnalités "avec des sensibilités partisanes mais pas emprisonnées par les partis".
Il souhaite "un gouvernement qui corresponde à la réalité parlementaire" mais qui ne soit pas "prisonnier de certains appétits partisans".
Le Premier ministre renommé à Matignon par Emmanuel Macron ce vendredi a répété qu'il n'avait "pas d'agenda" ni "d'autre ambition que de sortir de ce moment" qu'il a jugé "assez pénible pour tout le monde".
Il a assuré que sa mission était "claire". "Je peux comprendre les commentaires et incompréhensions, mais maintenant soit on fait du surplace, soit en avance. (...) Soit les forces politiques m’aident, soit elles ne le font pas", a-t-il lancé à l'issue d'un déplacement au commissariat de L'Haÿ-les-Roses.
Une course contre la montre pour former un nouveau gouvernement
Contre l'avis général, Emmanuel Macron a finalement reconduit son fidèle lieutenant à Matignon. De nouveau sous la menace d'une censure après cette reconduction très critiquée, Sébastien Lecornu doit constituer, dans un délai ultra-court, son nouveau gouvernement. Il doit choisir qui asseoir à la table du Conseil des ministres lundi pour la présentation du projet de budget 2026.
À l'issue d'une folle semaine entamée par sa démission et celle de son premier gouvernement, qui n'aura survécu que 14 heures, Sébastien Lecornu va donc tenter un nouvel essai avec "carte blanche" du président pour former une nouvelle équipe gouvernementale et mener "les négociations" avec les partis politiques.
Celui qui a affirmé accepter la mission "par devoir" s'attèle à une tâche éminemment difficile entre les menaces de censure des oppositions et un "socle commun" de la droite et du centre largement mis à mal.
A priori ce gouvernement se fera sans Les Républicains: deux ténors, le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau, ainsi que le président du Sénat Gérard Larcher, ont refusé samedi toute participation. Le Parti socialiste, que l'exécutif voudrait convaincre d'un accord de non-censure, dit attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre prévue la semaine prochaine.
Le reste des formations politiques d'opposition de gauche n'ont pas attendu longtemps. Dès l'annonce de la reconduction, La France insoumise, le Parti communiste français et les Écologistes ont promis de censurer.
Même son de cloche à l'autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti "censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir", en dénonçant "une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français". Position également adoptée par l'allié du RN, Éric Ciotti.