Réforme des retraites: François Bayrou affirme que le référendum "est une issue" en cas de "blocage"

Le Premier ministre François Bayrou tient le rapport de la Cour des comptes sur le système de retraite, le 20 février 2025 à l'hôtel Matignon à Paris - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
"Oui, c'est possible". Dans un entretien accordé au Figaro ce jeudi 27 février, François Bayrou a affirmé que le référendum était "une issue" en cas de "blocage" sur la réforme des retraites.
"J'ai toujours dit que lorsque des questions sont bloquées, lorsqu’il n'y a pas de résolution possible, le référendum est une issue", a déclaré le Premier ministre.
De nouvelles négociations sur les retraites
Ce jeudi ont débuté des premières négociations sur la réforme des retraites. Jusqu'à fin mai, syndicats et patronats se retrouveront toutes les semaines en "conclave" pour rouvrir le dossier et tenter d'accoucher d'une nouvelle réforme.
La première journée de ce "conclave" a été marquée par Force Ouvrière qui a claqué la porte de la discussion, dénonçant une "mascarade" après une demande d'équilibre financier du gouvernement.
En cause notamment, la lettre de mission adressée ce mercredi soir par François Bayrou aux partenaires sociaux. Parvenue tard, elle a froissé les syndicats car elle impose de nombreuses contraintes sur les discussions. Matignon a en partie trahi sa parole puisque le gouvernement voulait au départ laisser les syndicats libres de discuter ; or cette lettre les contraint à atteindre l'équilibre financier en 2030, par exemple.
La précédente demande de l'exécutif consistait seulement à ne pas "dégrader" le déficit du système en modifiant les paramètres de la réforme de 2023, qui prévoit un recul à 64 ans de l'âge de départ auquel les syndicats sont opposés.
La retraite par points, "pas la solution adoptée"
Auprès du Figaro, François Bayrou croit "qu'il existe des chemins pour une réflexion sérieuse sur les retraites". "J'ai défendu l'idée de la retraite par points. Je ne pense pas que ce sera la solution adoptée, car elle est très exigeante", a-t-il concédé.
Toutefois, il refuse d'envisager la baisse des pensions. "Ce serait rendre impossible la réforme", selon lui. "D'abord parce que cela aurait un effet récessif très important sur les familles. Ensuite parce que les retraités considèrent, à juste titre, tous les efforts de travail qu'ils ont consentis pour la nation", a-t-il justifié.
N'écartant donc pas le recours à un référendum, le Premier ministre a toutefois affirmé que "si personne ne se met d'accord (...) on en restera au système antérieur, défini en 2023".