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Débat sur "être français": Bayrou va lancer des "conventions citoyennes décentralisées" au premier semestre

François Bayrou à l'Élysée le 3 janvier 2025

François Bayrou à l'Élysée le 3 janvier 2025 - Bertrand GUAY / AFP

Le Premier ministre avait souhaité élargir le débat sur le droit du sol à cette question sensible, relative à l'identité nationale et à l'immigration.

François Bayrou a annoncé jeudi qu'il va lancer des "conventions citoyennes décentralisées" au premier semestre pour débattre de la question: "Qu'est-ce qu'être français?"

"'Qu'est-ce qu'être français', c'est une question qui taraude notre temps. Et permettez-moi de vous le dire, c'est une question pour ceux qui naissent français autant que pour ceux qui nous rejoignent", affirme le Premier ministre dans un entretien au Figaro mis en ligne jeudi soir.

François Bayrou avait souhaité élargir le débat sur le droit du sol à cette question sensible, relative à l'identité nationale et à l'immigration.

Aux "trois vertus républicaines, liberté, égalité, fraternité" qui fondent la "nation", le chef du gouvernement suggère pour ce débat d'"ajouter la laïcité et le contrat social".

"La laïcité philosophique et religieuse est une immense conquête, terriblement contestée sur la planète. Elle est notre force. Je crois qu'elle doit être complétée par une laïcité politique: ce n'est pas parce que quelqu'un n'est pas d'accord avec moi que je veux l'écraser", détaille le Premier ministre.

"Quant au contrat social, il fait que le principe de notre vie en commun n'est pas le 'chacun pour soi', mais le 'tous pour un'. Ces questions sont des composantes de ce que nous sommes comme peuple", ajoute-t-il.

Le droit du sol, sujet sensible

François Bayrou avait lancé l'idée de ce débat au lendemain de l'adoption par les députés d'une proposition de loi portée par la droite visant à durcir les restrictions au droit du sol à Mayotte.

Ces échanges seront aussi l'occasion, avait-il précisé, d'"apprendre à débattre, à échanger des convictions ou des arguments, sans s'insulter".

Son ministre de la Justice Gérald Darmanin avait estimé à cet égard que "le débat public doit s'ouvrir sur le droit du sol dans notre pays" et qu'il faut sur le sujet une réforme de la Constitution, que ce soit via un référendum ou à l'occasion de la présidentielle de 2027.

La ministre de l'Education nationale et numéro deux du gouvernement Elisabeth Borne s'était dite défavorable à cette idée.

François Bayrou avait précédemment fait polémique en évoquant un "sentiment de submersion" migratoire à Mayotte et dans plusieurs autres départements français.

H.G. avec AFP