BFMTV
Gouvernement

"Je suis prêt à continuer": Retailleau veut rester à l'Intérieur mais pas si la gauche est au gouvernement

Bruno Retailleau à l'Assemblée nationale le 3 décembre 2024

Bruno Retailleau à l'Assemblée nationale le 3 décembre 2024 - JULIEN DE ROSA / AFP

Le ministre de l'Intérieur se verrait bien rester en poste. Mais d'autres membres du gouvernement de Michel Barnier pourraient bien être maintenus en place à l'instar des têtes de proue de Bercy, Antoine Armand et Laurent Saint-Martin.

Le signe d'une mission quasi-impossible? Deux jours après la censure de Michel Barnier et au lendemain d'une allocution d'Emmanuel Macron, les membres du gouvernement démissionnaire ne se bousculent pas au portillon pour exprimer publiquement leur volonté de rester.

Pour l'instant, seul Bruno Retailleau, actuel locataire de la place Beauvau et rare personnalité très politique de l'exécutif, a fait officiellement part de sa volonté de se maintenir à son poste.

"Je suis prêt à continuer et terminer mon travail à Beauvau, si je dois y rester", a assuré le ministre de l'Intérieur ce jeudi soir dans les colonnes du Figaro.

Un maintien conditionné à l'absence de la gauche

Mais à une seule condition: que la gauche ne soit pas dans le futur gouvernement. "Je ne travaillerai pas avec la gauche qui s'est compromise en votant comme un seul homme la motion de censure scandaleusement rédigée par LFI", juge ainsi l'ex président des sénateurs LR dans le quotidien.

Autant dire que le maintien de Bruno Retailleau semble, sur le papier du moins, mal parti. Emmanuel Macron compte bien parvenir à une coalition d'"intérêt général" à l'Assemblée qui irait des LR aux socialistes en incluant les forces du camp présidentiel. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure est reçu ce vendredi midi à l'Élysée.

Des ministres qui pourraient rester à Bercy

Quant aux collègues du ministre de l'Intérieur, ils se font pour l'instant bien silencieux. Les têtes de proue de Bercy, Antoine Armand (Économie) et Laurent Saint-Martin (Budget) pourraient-ils rester ?

Leurs compétences semblent en tout cas requises alors que le président a annoncé ce jeudi soir une loi spéciale pour faire adopter le budget de la sécurité sociale et de l'État. Ces textes qui permettent de percevoir les impôts existants et à faire tourner les services publics doivent arriver à l'Assemblée avant le 19 décembre.

Autre figure gouvernementale dont l'avenir est en suspens: l'ex socialiste Didier Migaud. L'actuel ministre de la Justice planchait ces dernières semaines sur une future loi immigration avec Bruno Retailleau tout comme au déploiement d'un vaste plan contre le narcotrafic.

Des dossiers en suspens

Silence radio également du côté de la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq. Cette proche de François Bayrou aurait dû être sur le devant de la scène politique ces prochaines semaines sur la loi sur la fin de vie, censée revenir à l'Assemblée en janvier.

L'élue Modem aurait également dû largement défendre le plan de lutte contre les violences sexuelles et sexistes qui portait notamment sur la lutte contre la soumission chimique. La santé mentale, priorité de l'année 2025 érigée par Michel Barnier à son arrivée à Matignon, faisait également partie des dossiers chauds sur la table.

Les dossiers sur le bureau de Michel Barnier seront-ils toujours sur la table pour le futur gouvernement ? Emmanuel Macron a déjà promis que les futurs ministres devraient composer "un gouvernement d'intérêt général".

Marie-Pierre Bourgeois