Fin de vie: Yaël Braun-Pivet annonce que la loi fera son retour à l'Assemblée en janvier

Yaël Braun-Pivet le 10 octobre 2024 à l'Assemblée nationale - Miguel MEDINA
Un retour attendu par les députés. Après avoir mis la pression sur Michel Barnier, Yaël Braun-Pivet a décroché le retour de la loi sur la fin de vie à l'Assemblée nationale pour la fin du mois de janvier.
"En conférence des présidents, j'ai obtenu du gouvernement l'engagement d'inscrire le texte sur la #FinDeVie à l'ordre du jour des semaines du 27 janvier et du 3 février 2025", s'est réjouie la présidente de l'Assemblée nationale sur X.
Avant de juger que les députes étaient "prêts à avancer sur ce nouveau droit attendu par tant de Français".
Un projet de loi victime de la dissolution
Les discussions sur la fin de vie avaient été interrompues en plein examen au Palais-Bourbon en juin dernier pour cause de dissolution. Depuis, le député Modem Olivier Falorni, qui présidait les débats parlementaires sur le projet de loi, avait déposé en juillet une proposition reprenant très largement le contenu du projet interrompu, et signée par 166 députés.
Lors de son discours de politique générale, Michel Barnier avait affiché sa bonne volonté en la matière en promettant de "reprendre le dialogue" avec le Parlement, "les soignants et les associations en début d’année prochaine".
Le Premier ministre avait temporisé
La déclaration avait cependant tout d'un grand flou: Michel Barnier voulait-il reprendre à zéro les travaux sur ce projet de loi qui devait être la grande réforme sociétale du second quinquennat d'Emmanuel Macron?
Ouvrait-il la porte au retour des débats à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi déjà ficelée? La question était ouverte alors que plusieurs des ministres sont fermement opposés à toute évolution sur la fin de vie à l'instar de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur.
Cette loi devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas précis, l'euthanasie, en y apportant d'importantes conditions, tout en se refusant à employer ces termes, préférant parler d'"aide active à mourir".
Quelques jours après ces propos de Michel Barnier, Yaël Braun-Pivet avait indiqué être "déçue" devant l'association des journalistes parlementaires. "Je ne me satisferai pas de tergiversations en la matière", avait encore prévenu Yaël Braun-Pivet.
"Il ne s'agit pas de rouvrir un dialogue au début de l'année 2025, nous devons reprendre l'examen du texte là où nous l'avons interrompu", avançait-elle encore.
Interrogations autour des textes sur l'immigration et l'agriculture
La présidente de l'Assemblée nationale a donc obtenu gain de cause. Mais dans un calendrier parlementaire sous pression, les débats sur la fin de vie vont prendre la place d'autres textes sur lesquels souhaitent avancer Michel Barnier.
La loi immigration, fortement poussée par Bruno Retailleau, devait ainsi arriver dans l'hémicycle au début de l'année. Même topo pour une nouvelle loi sur l'agriculture, très attendue après la colère des agriculteurs l'hiver dernier.
"Merci au gouvernement et à Michel Barnier d'avoir entendu la voix des parlementaires", a jugé de son côté la députée Agnès Firmin Le Bodo qui avait porté le dossier lorsqu'elle était ministre de la Santé.