Iran: François Bayrou appelle Téhéran à ne pas "persécuter des innocents" après l'arrestation du touriste français

Le Premier ministre François Bayrou à Matignon le 13 juin 2025 - Thibaud MORITZ / AFP
François Bayrou a appelé jeudi 10 juillet l'Iran à ne pas "persécuter des innocents" après l'annonce par Téhéran, confirmée par le Premier ministre français, de l'arrestation d'un jeune cycliste franco-allemand dans ce pays.
"Le devoir des pays est de ne pas persécuter des innocents qui sont parfois inconscients des risques qu'ils courent", a affirmé sur LCI le Premier ministre. "Nous avons un devoir (...) de protection réciproque, surtout dans les temps si difficiles de tensions et de guerres" et "il faut le respecter", a-t-il ajouté, en appelant les jeunes voyageurs à "respecter les consignes" dont ce jeune cycliste "s'était moqué".
Mais l'exécutif français ne "parle pas davantage" de son cas "pour ne pas mettre en difficulté ou en péril l'issue de cette affaire". Toutefois, le Premier ministre rappelle que les consignes du Quai d'Orsay sur les risques de se rendre en Iran ont été claires.
"Les jeunes français qui ne croient pas les autorités quand on dit ne pas aller dans tel pays, c’est une lubie", tranche François Bayrou sur LCI.
Cette semaine, le Quai d'Orsay avait exhorté les Français à ne pas se rendre en Iran ou à quitter le territoire iranien, soulignant que l'Iran menait "une politique délibérée", "assumée de prise d'otages des Occidentaux".
"Arrestations arbitraires"
L'arrestation par l'Iran du jeune Franco-allemand a été confirmée plus tôt dans la journée. Le touriste, qui n'a plus donné signe de vie depuis le 16 juin alors qu'il traversait l'Iran à vélo, "a été arrêté pour avoir commis un délit", a annoncé jeudi le chef de la diplomatie iranienne.
Avec cette arrestation, ce sont désormais trois Français qui sont détenus dans ce pays où la France déconseille fortement de se rendre en raison de "risques d'arrestations arbitraires".
Le ministre iranien ne précise pas la nature du délit commis par Lennart Monterlos, 18 ans. Pas plus que le ministère allemand des Affaires étrangères, interrogé par l'AFP, qui a simplement indiqué avoir "connaissance des faits".
De son côté, le ministère français des Affaires étrangères souligne être "en contact avec les autorités iraniennes au sujet de la situation" du jeune homme. "Nous sommes également en lien avec la famille", a-t-il ajouté, se refusant à faire d'autres commentaires "s'agissant d'une affaire qui met en jeu la sécurité" d'un Français.
"Nous réitérons notre appel à tous les ressortissants français à ne pas se rendre en Iran", poursuit le ministère.